Au Brésil, l'étau se resserre autour des orpailleurs en territoire yanomami

Le nouveau gouvernement brésilien a déployé d'importants moyens pour déloger les orpailleurs, qui seraient responsables en 2022 de la mort d'une centaine d'enfants de moins de cinq ans dans le territoire indigène yanomami. Une enquête pour "génocide" a été ouverte, pour évaluer entre autres les responsabilités de membres du gouvernement du précédent président Jair Bolsonaro.

En treillis, portant des armes lourdes, des agents survolent la forêt amazonienne en hélicoptère à la recherche de bases d'orpailleurs dans le territoire des Yanomami, la plus grande réserve indigène du Brésil. La vue aérienne permet de les débusquer beaucoup plus facilement, constate un journaliste de l'AFP : c'est une tache marron dans le vert émeraude, une surface déboisée où été installé un campement, avec dortoirs, cuisines et toilettes improvisés, et des moteurs de machines encore en marche.

"Génocide"

Les opérations coup de poing se sont intensifiées à partir de la semaine dernière dans cette réserve aussi vaste que le Portugal, où l'orpaillage a causé une grave crise humanitaire, en raison notamment de la pollution des cours d'eau au mercure. "Tout d'abord, nous avons installé des postes de contrôle pour nous attaquer à la logistique des activités illégales sur les principaux fleuves" du territoire yanomami, explique Felipe Finger, coordinateur du groupe spécial de contrôle de l'organe de protection environnementale Ibama.

Vue aérienne d'un campement d'orpailleurs dans le territoire yanomami, le 24 février 2023, dans l'Etat brésilien de Roraima (nord)  (AFP - ALAN CHAVES)
Vue aérienne d'un campement d'orpailleurs dans le territoire yanomami, le 24 février 2023, dans l'Etat brésilien de Roraima (nord) (AFP - ALAN CHAVES)

"Maintenant, nous avons débuté une autre phase, pour attaquer l'orpaillage de front et en finir avec ces campements", précise-t-il, au milieu d'une opération conjointe de l'Ibama et de la Police routière fédérale (PRF). Le gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, en fonctions depuis janvier, a déployé d'importants moyens pour déloger les orpailleurs après la publication de données officielles faisant état de la mort en 2022 d'une centaine d'enfants de moins de cinq ans dans le territoire indigène yanomami.

Une enquête pour "génocide" a été ouverte, pour évaluer entre autres les responsabilités de membres du gouvernement du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, défait par Lula à l'élection d'octobre. "Nous souffrons de diarrhée, de vomissements, et nous n'avons ri[...]

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