Au Brésil, à un mois de l’été, une vague de chaleur écrase tout et surtout les plus pauvres

BRÉSIL - Le Pain de Sucre brûle au soleil comme dans un four. À Rio de Janeiro, la température ressentie a grimpé jusqu’à 59,3°C vendredi 17 novembre, un record depuis le début des relevés en 2014, selon le système Alerta Rio. Une grande partie du centre et du sud-est du Brésil souffre depuis plusieurs jours de températures étouffantes et loin de la normale pour un printemps austral.

Taylor Swift dévastée après la mort d’une fan juste avant le concert de sa tournée The Eras Tour au Brésil

Lors du concert de Taylor Swift à Rio vendredi, de nombreux spectateurs assoiffés se sont évanouis et une jeune fan a perdu la vie après un arrêt cardio-respiratoire. Face aux dangers d’une telle chaleur, la star américaine a reporté sa prochaine date brésilienne à lundi 20 novembre, affirmant que « la sécurité et le bien-être de mes fans, des autres artistes et des techniciens doivent toujours être la priorité ».

Et si cette vague de chaleur est éprouvante pour tout le monde, elle n’est pas vécue de la même façon les pieds dans l’eau sur la célèbre plage d’Ipanema que sur les hauteurs de la ville dans les favelas. Les quartiers les plus pauvres, pas adaptés à une telle chaleur, subissent davantage la situation comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

Les habitations aux toitures en métal ne sont pas isolées. L’air ne circule presque pas dans les ruelles étroites et la densité de population fait encore grimper le mercure. Pour se rafraîchir, les habitants des favelas se mouillent au tuyau d’arrosage dans la rue ou sur les toits. Certains ont fabriqué des piscines de fortune ou se trempent dans des bassines.

Plus de frigo ni de ventilateur

En journée, tout le monde n’a pas non plus l’opportunité de prendre le frais dans des bureaux climatisés. Les maçons et ouvriers agricoles doivent travailler sous un soleil de plomb, trempés de sueur. Dans les transports en commun, le monde et le manque de climatisation ne font pas bon ménage.

Et pour ne rien arranger à la situation, certaines favelas comme Rocinha, la plus grande de Rio, subissent des coupures de courant. Sans électricité, les ventilateurs sont inutilisables. Et des enfants et personnes âgées tombent malades ou souffrent de faim à cause de la nourriture rendue non comestible par les arrêts des réfrigérateurs.

Des voisins ont manifesté cette semaine pour protester contre les coupures d’électricité imputées à la croissance anarchique de la favela.

En raison du phénomène El Niño, qui se conjugue au changement climatique, le Brésil connaît des événements météorologiques extrêmes depuis plusieurs mois, avec d’une part une sécheresse historique qui a affecté les rivières de l’Amazonie, et d’autre part de fortes pluies accompagnées de cyclones dans le sud.

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