Au Brésil, Macron fustige l’accord UE-Mercosur et réclame de nouvelles négociations

Lula et Macron “ont beau s’entendre à merveille sur plan personnel, ils ont de gros obstacles à surmonter”, notamment leurs “différends sur la proposition actuelle d’accord commercial entre l’Union européenne (UE) et le bloc des pays sud-américains du Mercosur”, observe Bloomberg.

Le président français en a fait la démonstration mercredi, au deuxième jour de sa première visite d’État au Brésil : devant un parterre d’hommes d’affaires réunis pour un forum économique à São Paulo, Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots.

“Je préfère mettre les pieds dans le plat”, a déclaré d’emblée le président français. “Tel qu’il est aujourd’hui négocié”, l’accord UE-Mercosur est “très mauvais, pour vous comme pour nous.” Fustigeant “le Mercosur d’il y a vingt ans”, il a appelé à “bâtir un nouvel accord”, qui tienne compte des nouvelles exigences en matière “de développement, de climat et de biodiversité”.

Course à la productivité

Les négociations sur le traité de libre-échange entre le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie) et l’UE “ont commencé il y a vingt ans et les deux blocs sont parvenus à un accord de principe en 2019”, rappelle Infobae. “Cependant, les négociations finales sont au point mort en raison des exigences environnementales introduites l’an dernier par un groupe de pays européens emmené par la France.”

Devant les entrepreneurs brésiliens, Emmanuel Macron a martelé qu’“en l’état l’accord commercial entre les deux blocs favoriserait l’entrée sur le marché européen de produits ‘à bas prix’, qui concurrenceraient injustement les industriels et agriculteurs [européens] qui ont appliqué les normes” environnementales, explique Globo.

Plus généralement, souligne Poder360, le président français s’est fait le porte-voix des Européens, qui “expriment leur inquiétude quant aux pratiques environnementales dans le secteur agricole brésilien, affirmant que sa course à la productivité nuit à l’environnement”.

Mais pour José Ricardo Roriz, président de l’Association brésilienne de l’industrie du plastique, interrogé par Folha de São Paulo, le président français a prouvé mercredi qu’il était “bien plus intéressé par l’imposition de restrictions environnementales pour protéger l’agriculture française que par un programme visant à développer les échanges bilatéraux entre le Brésil et la France”.

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