Attentats de janvier 2015 : des armes, une moustache et l'ombre de Saïd Kouachi

Abdelaziz Abbad dans le box des accusés, en haut à gauche.
Abdelaziz Abbad dans le box des accusés, en haut à gauche.

Abdelaziz Abbad a le sang chaud. En garde à vue, quand certains pleuraient, lui s'emportait, refusait de répondre aux questions. Ce mercredi, alors que c'était à son tour d'être interrogé sur les faits par la cour d'assises spéciale, il a tenté de garder son calme. Mais le vernis a bien failli craquer au moment où Me Barré, avocate de plusieurs parties civiles, l'interrogeait sur un point qui occupera la majeure partie de la journée : a-t-il, oui ou non, rencontré Saïd Kouachi avant les attentats de janvier 2015 ? Abdelaziz Abbad, 36 ans, répond d'association de malfaiteurs terroriste, passible de vingt ans de réclusion criminelle. Il lui est notamment reproché d'avoir recherché des armes pour le compte de Saïd Kouachi, responsable avec son frère Chérif de la tuerie à Charlie Hebdo.

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Debout dans le box, l'accusé, cheveux noirs et courts, attend la première question du président Régis de Jorna. Après six longues minutes d'un propos liminaire confus, au cours duquel on comprend tout de même que les déclarations d'Abbad ont largement évolué en garde à vue puis au cours de l'instruction, le président déclare qu'il va maintenant falloir « faire le tri ». Et d'emblée, c'est le nom de Saïd Kouachi qui émerge. Ce nom, c'est l'un des premiers qu'Abdelaziz Abbad a cité après son interpellation en avril 2017 en prison, où il était incarcéré dans le cadre d'un tout autre dossier (un assassi [...] Lire la suite