Attentats en Egypte : lourdes peines pour les journalistes contredisant les informations officielles

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi (c) à Sharm el-Sheikh le 10 juin 2015.

En vertu d'une nouvelle loi antiterroriste, les tribunaux pourront condamner les journalistes à de lourdes amendes et à cesser leur activité pendant un an maximum.

Le président égyptien a ratifié dimanche une loi antiterroriste qui prévoit une amende très lourde pour les journalistes qui rapporteraient des informations contredisant les communiqués officiels en cas d’attentats. Au lendemain de l’assassinat, le 29 juin, du procureur général Hicham Barakat dans un attentat spectaculaire, toujours non revendiqué, Abdel Fatah al-Sissi avait promis une législation plus dure «pour lutter contre le terrorisme». Cet attentat avait été suivi le 1er juillet par une série d’attaques jihadistes de grande ampleur contre des militaires dans la péninsule du Sinaï et l’armée avait été ulcérée par la couverture médiatique de ces attaques. Elle avait fait état de 21 soldats tués dans ces violences, mais les médias avaient publié des bilans bien plus lourds, citant des responsables de la sécurité.

La loi controversée, publiée au journal officiel, instaure une amende pouvant aller de 200 000 à 500 000 livres égyptiennes (entre 23 000 et 58 000 euros) pour toute personne diffusant ou publiant de «fausses» informations sur des attentats ou des opérations contre des combattants islamistes. Les détracteurs de la loi estiment que ces amendes pourraient contraindre des petites publications à fermer, et dissuader les autres médias de travailler de manière indépendante.

Le gouvernement prévoyait initialement une peine de deux ans de prison minimum. Il y avait renoncé face à la bronca des journalistes. En revanche, une clause a été ajoutée autorisant les tribunaux à «empêcher les personnes condamnées à exercer leur profession pendant une période ne pouvant pas excéder un an, si l’infraction viole les principes de la profession». Le métier de journaliste n’est pas spécifiquement mentionné.

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