Attentats de Paris : que deviennent les profils Facebook des personnes disparues ?

Parmi les victimes des tueries du 13 novembre à Paris, nombreux sont ceux qui disposaient d’une page Facebook protégée par un code. Celles-ci restent en lignes et deviennent des lieux de recueillement, mais elles peuvent aussi être fermées à la demande d’un tiers.

Attentats de Paris : que deviennent les profils Facebook des personnes disparues ?

Dans les heures qui ont suivi les attaques de ce vendredi soir, les photos de visages de jeunes gens ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux, d’abord accompagnés de la mention #rechercheParis et des commentaires inquiets de leurs proches. Ces images ont rapidement fait le tour du web, non sans émotion. Et pour cause, dans certains cas, ces photos ont fait office dès le lendemain d’avis de décès. Publiées à la une de la presse mondiale ce lundi, elles sont le visage des nombreuses victimes des attentats de Paris.

Les commentaires pour rendre hommage se multiplient

Or ces photos sont bien souvent issues de leurs profils Facebook, lesquels sont encore en ligne ce mardi pour la plupart. Sur l’un d’entre eux, la dernière photo postée immortalise la façade du Bataclan où a eu lieu la plus meurtrière des tueries du 13 novembre. En commentaire, pas moins de 740 de ses amis font part de leur émotion à posteriori et saluent la mémoire du défunt. Sur un autre profil, les commentaires sont "fermés" en vertu des paramètres de confidentialité du réseau social, déterminés par la jeune fille de son vivant. Seules sont visibles les rares photos partagées "en mode public", parmi lesquelles sa photo de profil, reprise partout sur le web et dans les journaux.

A priori la publication de ces photos est conforme au droit, estime Angélique Lamy, avocate au barreau de Paris spécialisée notamment en e-réputation. "Non pas que l’on renonce à son droit à l’image en publiant sur Facebook", précise-t-elle, mais "parce que les journalistes ont, dans le cadre du droit à informer, la possibilité de publier des photographies de profil, à condition que les clichés ne portent pas atteinte à la dignité des personnes concernées".

Dans certains cas, la mention "En mémoire de..." apparait

Depuis peu, Facebook expérimente une nouvelle fonctionnalité, que n’ont pas pu activer ces jeunes gens que la mort a surpris trop tôt. Celle-ci consiste à choisir un légataire, la seule personne autorisée en cas de décès à gérer son compte. Le léguant choisit ce qu’il transmet : la possibilité de changer les photos, l’accès aux messages privés, etc. Depuis 2009 cependant, les membres de la famille d’une personne décédée peuvent prendre contactavec le service pour signaler sa disparition, document (facultatif) à l’appui.

Pour cela, il faut qu'ils soient eux meme inscrits à Facebook. Dans la section "aide" se trouve une rubrique spéciale, intitulée "demande de commémoration". Facebook demande à l'utilisateur de qui il s'agit, quand est survenu le décès, ainsi qu'une preuve (facultative). Un message atterrit automatiquement sur l'adresse mail liée au compte, ainsi qu'au numéro de téléphone éventuellement renseigné. En l'absence de réponse à celui-ci, la personne qui en a fait la demande peut choisir ce qu’il advient de ce compte, le supprimer ou le transformer en page mémorielle.

Dans ce cas, la mention "En souvenir de" apparaît au dessus du nom du défunt. C’est la volonté qu’ont exprimé certains des proches des victimes. En revanche, la date de leur anniversaire cessera d’être rappelée aux autres utilisateurs et ces personnes n’apparaîtront plus dans les "suggestions d’amis", à la différence de ceux pour qui aucune mesure n’a été prise, et ils sont nombreux parmiles 1,5 milliards d’inscrits au réseau social.