Attentat terroriste en Turquie : ce que l’on sait de l’explosion près du Parlement à Ankara

INTERNATIONAL - Un attentat suicide a frappé ce dimanche 1er octobre le cœur de la capitale turque, Ankara, à quelques heures de l’ouverture de la nouvelle session parlementaire qui doit valider l’entrée de la Suède dans l’Otan. Voici ce que l’on sait.

Le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’une attaque a été perpétrée dans le quartier du Parlement par « deux terroristes », dont l’un « s’est fait exploser » et l’autre a été « neutralisé ».

« Deux terroristes se sont présentés à bord d’un véhicule commercial vers 09 h 30 (06 h 30 GMT) devant le portail d’entrée de la Direction Générale de la Sécurité de notre ministère de l’Intérieur et ont perpétré un attentat à la bombe », a précisé le ministre de l’Intérieur Ali Yerlikaya.

Deux policiers ont été légèrement blessés. Aucune autre victime n’a été déplorée.

Des coups de feu entendus après l’explosion

Le parquet général d’Ankara a annoncé l’ouverture d’une enquête et imposé une interdiction d’accès au secteur de l’attentat. La circulation a été interrompue sur le boulevard principal de la ville. De nombreux véhicules de police et ambulances ont été déployés.

L’attentat n’a, à ce stade, pas été revendiqué. L’explosion de forte puissance a été entendue à plusieurs kilomètres à la ronde, a rapporté la correspondante de l’AFP.

La chaîne de télévision privée NTV a indiqué que des coups de feu ont été entendus dans le quartier après l’explosion, une information confirmée par CNN TÜRK, dont la reporter envoyée sur place a commenté la panique qui règne dans le quartier du Parlement : « Nous voyons des équipes de police armées et portant des gilets pare-balles qui montent la garde. Des équipes d’enquête sur les lieux du crime collectent des preuves ».

Erdogan devait prendre la parole au Parlement

Le quartier visé par l’attaque abrite de nombreux ministères ainsi que le Parlement, qui devait tenir ce dimanche à partir de 14 h 00 (11 h 00 GMT) sa session inaugurale. Le chef de l’État, Recep Tayyip Erdogan, devait prendre la parole lors de cette session, selon les médias turcs. Lors de cette année parlementaire, le Parlement doit valider l’entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique.

Depuis mai 2022, la Turquie fait attendre le pays scandinave en arguant de sa clémence envers les « terroristes » et les mouvements kurdes. Le Président Erdogan maintient une position ambiguë en faisant valoir que le Parlement est souverain et que lui seul peut décider, ou non, de lever ce véto.

Ankara, ville marquée par les attentats en 2015-2016

Ankara a été le théâtre de très nombreux et violents attentats au cours des années 2015-2016 revendiqués par les séparatistes kurdes du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan ou par le groupe État islamique.

Lors du dernier en date, en mars 2016, une voiture piégée dans le quartier central de Kilizay, avait fait 38 morts et 125 blessés. L’attaque avait été attribuée au TAK, un petit groupe radical proche du PKK. En octobre 2015, un attentat devant la gare centrale d’Ankara attribué à l’EI avait fait 109 morts.

Le dernier attentat enregistré sur le territoire turc le 13 novembre 2022, dans une artère commerçante d’Istanbul (six morts, 81 blessés), n’avait pas été revendiqué mais avait été attribué au PKK par les autorités.

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