Attentat de Nice : le procès en appel de deux accusés s’ouvre ce lundi

Les pompiers près de la Promenade des Anglais à Nice lors de l’attentat du 14 juillet 2016. Deux hommes seront jugés en appel à partir de ce 22 avril 2024.
VALERY HACHE / AFP Les pompiers près de la Promenade des Anglais à Nice lors de l’attentat du 14 juillet 2016. Deux hommes seront jugés en appel à partir de ce 22 avril 2024.

JUSTICE - Le procès en appel de deux proches de l’auteur de l’attentat au camion-bélier qui a fait 86 morts, dont une quinzaine d’enfants, sur la promenade des Anglais de Nice le 14 juillet 2016 débute ce lundi 22 avril devant la cour d’assises spéciale de Paris.

Attentat de Nice : Des peines de 2 à 18 ans de prison contre les huit accusés

La cour, présidée par Christophe Petiteau, un magistrat rompu aux affaires de terrorisme, devra confirmer ou infirmer la culpabilité de Mohamed Ghraieb, Franco-Tunisien de 48 ans et de Chokri Chafroud, un Tunisien de 44 ans, condamnés tous deux en première instance à 18 ans de réclusion criminelle (sur 20 ans encourus) pour association de malfaiteurs terroriste.

Sur les huit personnes condamnées en première instance pour ce chef, seuls Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud ont fait appel. En rendant son verdict la cour de première instance avait estimé qu’ils avaient participé au projet criminel de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel notamment en circulant avec lui à bord de son camion, quelques jours avant l’attentat.

Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un chauffeur-livreur tunisien de 31 ans au caractère instable, a été tué par la police le jour de l’attaque.

Hollande et Cazeneuve ne seront pas présents cette fois

« Les victimes attendent principalement que la cour d’appel confirme les condamnations, voire aille au-delà concernant le quantum des peines », a indiqué à l’AFP l’avocate niçoise Me Olivia Chalus-Penochet qui représente plusieurs parties civiles. Plus de 2 500 personnes se sont constituées parties civiles.

Parmi elles, 230 ont prévu de s’exprimer à la barre. Contrairement à ce qui s’était passé au premier procès ni François Hollande ni Bernard Cazeneuve, à l’époque président de la République et ministre de l’Intérieur, ne devraient en revanche témoigner.

Comme lors du procès en première instance, l’audience sera filmée et enregistrée pour les Archives. Une web-radio, en plusieurs langues, permettra aux parties civiles qui ne peuvent se rendre à Paris de suivre les débats en léger différé. Il sera également possible de suivre le procès en visio depuis Nice.

Ils plaideront l’acquittement

En première instance, les deux accusés ont toujours proclamé leur innocence, affirmant tout ignorer des projets criminels de leur compatriote. Leurs avocats ont indiqué à l’AFP qu’ils plaideront l’acquittement.

« Notre client clame son innocence depuis presque huit ans. Bien qu’usé par une détention longue et éprouvante, ce procès en appel est l’ultime opportunité pour lui d’enfin se faire entendre. C’est aussi l’occasion pour la justice antiterroriste française de démontrer qu’elle est capable de discernement, et (...) d’acquitter lorsque le dossier semble l’imposer, malgré la pression médiatique et populaire et la douleur des victimes », ont confié à l’AFP les avocats de Chokri Chafroud, Mes Martin Méchin et Chloé Arnoux.

« Notre client n’a eu de cesse de clamer son innocence. Le principe même d’une condamnation est parfaitement inenvisageable », ont indiqué de leur côté les conseils de M. Ghraieb, Mes William Bourdon, Vincent Brengarth et Jim Villetard qui s’attendent « à un procès difficile où la tentation du préjugé pourrait être grande ».

L’attentat de Nice a été le deuxième attentat le plus meurtrier commis en France après les attaques menées contre le Stade de France, la salle de concerts du Bataclan et des terrasses de bars et restaurants à Paris, le 13 novembre 2015. Le procès est prévu jusqu’au 14 juin.

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