Attentat de Nice : Qui sont les accusés et pourquoi ils sont poursuivis

À partir de ce lundi 5 septembre, huit personnes sont jugées à Paris pour leur responsabilité dans l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice (photo prise en juillet 2019 sur la Promenade des Anglais, quelques jours après l’attentat commis par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel).
VALERY HACHE / AFP À partir de ce lundi 5 septembre, huit personnes sont jugées à Paris pour leur responsabilité dans l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice (photo prise en juillet 2019 sur la Promenade des Anglais, quelques jours après l’attentat commis par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel).

VALERY HACHE / AFP

À partir de ce lundi 5 septembre, huit personnes sont jugées à Paris pour leur responsabilité dans l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice (photo prise en juillet 2019 sur la Promenade des Anglais, quelques jours après l’attentat commis par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel).

TERRORISME - Deux mois et demi pour tenter d’établir des responsabilités et mieux comprendre comment le carnage a pu arriver. Ce lundi 5 septembre débute devant la Cour d’assises spéciale de Paris le procès de l’attentat de Nice, perpétré avec un poids lourd le 14 juillet 2016 par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel sur la Promenade des Anglais et qui a coûté la vie à 86 personnes tout en faisant plus de 400 blessés.

Si le conducteur du camion bélier a été tué dans l’intervention des forces de l’ordre pour mettre fin à sa funeste entreprise, huit personnes vont être jugées à partir de ce lundi et jusqu’au 15 novembre prochain, quelques semaines après la fin du procès géant des attentats du 13-Novembre devant la même juridiction.

Des individus, sept hommes et une femme, dont le rôle doit encore être précisé au cours des débats, mais qui sont soupçonnés d’avoir contribué à des niveaux différents à la préparation de l’attaque, notamment en participant à armer et à équiper le terroriste.

  • Huit personnes sont jugées

Au départ, dix personnes ont été mises en examen dans ce dossier, ouvert à l’été 2016 dans la foulée de l’attaque.

Depuis, un non-lieu a été prononcé au cours de l’instruction. Une décision qui concerne Hamdi Z., un Franco-Tunisien d’une quarantaine d’années, beau-frère par alliance du terroriste, et qui aura passé plus de deux ans en détention provisoire. Si le parquet a évoqué « des éléments troublants le concernant », avec notamment une photographie prise devant le camion quelques jours avant l’attaque, aucune charge n’a été retenue contre lui.

Un autre individu, soupçonné d’avoir pris part au trafic d’armes ayant servi à Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Albanais nommé Adriatik Elezi, s’est suicidé en prison. Il était en détention provisoire pour « infractions à la législation sur les armes » lorsqu’il s’est pendu dans sa cellule de Fleury-Mérogis, en juin 2018.

Il reste donc huit personnes qui doivent comparaître, mais seulement sept qui seront physiquement au procès. La huitième un certain, Brahim Tritrou, est effectivement en fuite et sous le coup d’un mandat d’arrêt. Selon son avocate, il serait actuellement détenu en Tunisie et sera donc jugé en son absence.

  • Trois accusés principaux

Parmi les huit personnes qui sont donc jugées, on retrouve en tête Mohamed Ghraieb, Chokri Chafroud et Ramzi Arefa. Ces trois hommes sont poursuivis pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », mais nient avoir eu « connaissance précise » du projet terroriste ainsi que du moment de sa mise en œuvre.

Ainsi, alors que certaines parties civiles souhaitaient que la « complicité » soit retenue contre eux, les investigations n’ont pas permis aux juges d’instruction de déterminer si les trois hommes avaient été au courant du projet d’attentat. Cette qualification, plus lourde, leur aurait fait encourir la réclusion à perpétuité. Ils demeurent les trois seuls accusés à comparaître pour une qualification terroriste.

À l’aube du procès, Chokri Chafroud et Ramzi Arefa sont en détention provisoire alors que Mohamed Ghraieb, lui, a été libéré en 2019 et placé sous contrôle judiciaire. Ce dernier est l’homme avec lequel le terroriste a le plus échangé, au rythme de milliers de discussions et de SMS sur plusieurs années, même si l’instruction ne révèle pas de « radicalisation » de sa part.

Chokri Chafroud et Ramzi Arefa sont également soupçonnés d’avoir été de proches relations de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Le premier aurait même été le principal correspondant du terroriste dans les mois précédant l’attentat, certains des SMS échangés alertant les enquêteurs comme cela sera expliqué au cours du procès.

  • Des questions autour du parcours des armes

Viennent ensuite ceux qui ont été affublés du qualificatif « d’armuriers albanais », un groupe d’individus qui seraient tous impliqués à divers niveaux dans l’approvisionnement en armes du terroriste, mais qui ne sont poursuivis que pour des faits de droit commun car ils n’auraient jamais été au courant de la finalité de cet armement.

On retrouve de nouveau ici Ramzi Arefa, qui aurait été l’un des intermédiaires entre les trafiquants d’armes et le terroriste. C’est pour cela qu’il est poursuivi pour « infractions à la législation sur les armes » en plus des charges terroristes.

La qualification liée au trafic d’armes pèse également sur Artan Henaj, un Albanais d’une quarantaine d’années qui aurait fourni contre 1 400 euros le pistolet qui sera finalement utilisé par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel contre les policiers sur la Promenade des Anglais, ainsi qu’une Kalachnikov qui sera retrouvée abandonnée dans une cave. La compagne d’Artan Henaj, Enkeledja Zace, également albanaise, aurait quant à elle servi de traductrice entre les proches du terroriste et son mari.

En remontant la piste de la Kalachnikov abandonnée, le parquet a aussi décidé de mettre en examen Maksim Celaj et Endri Elezi, deux autres Albanais impliqués dans l’acheminement des armes jusqu’à Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, même si le fusil ne sera jamais parvenu dans ses mains, s’arrêtant au niveau de Ramzi Arefa. Le premier d’entre eux est en détention depuis la fin de l’année 2016 et le second, surnommé « Gino », a été interpellé en Italie en 2021 après une cavale.

Enfin, Brahim Tritou, qui sera donc jugé bien qu’absent, est soupçonné d’avoir mis en relation Ramzi Arefa et les « armuriers albanais ». Lui aussi est poursuivi pour « infractions à la législation sur les armes ». Autant d’individus dont on connaîtra donc le sort au terme du procès.

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