Attentat de Magnanville: l'avocat de l'accusé dénonce le fait que son client soit le "coupable idéal"

Attentat de Magnanville: l'avocat de l'accusé dénonce le fait que son client soit le "coupable idéal"

L'avocat de la défense l'assure: "dans ce dossier, nous n'établissons pas la démonstration et la preuve d'une quelconque complicité". À l'ouverture ce lundi du procès de son client, accusé de complicité dans l'attentat islamiste qui a mené à la mort d'un couple de policiers dans leur pavillon de Magnanville (Yvelines) en 2016, sous les yeux de leur fils de 3 ans, Me Vincent Brengarth a défendu l'innocence de Mohamed Lamine Aberouz, seule personne jugée par la cour d'assises spéciale de Paris dans ce procès. L'assaillant, Larossi Abballa, a été abattu sur les lieux du crime lors de l'intervention du RAID.

"À l'évidence, c'est le coupable idéal parce qu'il a déjà été condamné dans une affaire de terrorisme, parce qu'il n'a jamais fait mystère de sa pratique religieuse et par conséquent, il remplit un peu toutes les cases qui pourraient conduire à une condamnation", a développé l'avocat devant la salle d'audience.

Il a toutefois rejeté cette analyse, estimant que "la justice, ce n'est pas se fier simplement à des éléments de personnalité, c'est aussi prendre en considération les éléments factuels, les éléments probatoires qu'il y a dans un dossier."

"Un islamiste notoire, avéré, déjà condamné"

De son côté, Thibault de Montbrial, l'avocat de la famille de Jessica Schneider, l'une des deux victimes, a promis qu'il "fera[...] tout" pour que Mohamed Lamine Aberouz ne soit pas acquitté, estimant que c'est ce que la défense se prépare à plaider.

"Il y a un enjeu symbolique très fort avec ce procès de l'assassinat de policiers chez eux et un enjeu judiciaire extrêmement fort également puisque nous avons un accusé qui est un islamiste notoire, avéré, déjà condamné dans un dossier de terrorisme islamiste", a défendu l'avocat.

En 2021, l'homme avait été condamné à cinq ans de prison pour non-dénonciation de crime terroriste pour l'attentat raté aux bonbonnes de gaz près de Notre-Dame-de-Paris en 2016.

Interrogation sur la présence de l'accusé sur les lieux

Le nom de Mohamed Lamine Aberouz apparaît dans ce dossier car son ADN a été retrouvé au domicile du couple, sur l’ordinateur de la famille Salvaing-Schneider, utilisé par Larossi Abballa pour revendiquer son acte, mais également dans la voiture du terroriste. L'enfant du couple, témoin du drame, évoque lui aussi un deuxième homme.

L'homme a été mis en examen et placé en détention provisoire le 11 décembre 2017 pour "complicité d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste".

Pour autant, aucune autre preuve tangible de la présence de Mohamed Lamine Aberouz sur les lieux de l’attentat n’a pu être établie. L'accusé se défend en affirmant qu'il était à la mosquée des Mureaux (Yvelines) au moment de l'attaque et que son ADN était présent dans la voiture car il montait régulièrement dans le véhicule de son ami Larossi Abballa.

Pour ces accusations de complicité dans ce crime qui a profondément touché la police française (il s'agit du premier assassinat en France de policiers en dehors de leur service, à leur domicile), l'homme encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Article original publié sur BFMTV.com