"Une atteinte aux principes démocratiques": ce que contient la motion de censure déposée par le RN

La motion de censure déposée vendredi 17 mars par le groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale. - Document BFMTV
La motion de censure déposée vendredi 17 mars par le groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale. - Document BFMTV

Après celle du groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot), le Rassemblement national a à son tour déposé ce vendredi après-midi une motion de censure à l'Assemblée nationale, dans l'espoir de faire tomber le gouvernement d'Élisabeth Borne, après l'utilisation jeudi du 49.3 pour passer en force sur la réforme des retraites.

À l'opposé des Insoumis, qui ont préféré se ranger derrière leurs collègues indépendants pour donner le plus de poids à leur démarche, les élus du Rassemblement national ont tenu à maintenir leur propre tentative de censure.

Tout en précisant, cependant, qu'ils "voteront toutes les motions présentées", selon les mots de la porte-parole du groupe RN à l'Assemblée, la députée Laure Lavalette. Car la motion de censure des députés RN n'est pas transpartisane, à savoir qu'elle n'a été cosignée par aucun autre groupe d'opposition. Elle a donc encore moins de chances d'aboutir.

Une réforme "injuste et inutile"

Le document dévoilé ce vendredi par le Rassemblement national, qu'a pu consulter BFMTV, est succinct. Dans la pratique, lors du dépôt d'une motion de censure, ses auteurs sont invités à présenter un contre-projet à celui du gouvernement qu'ils entendent faire tomber.

Ici, les députés RN se contentent d'évoquer une réforme des retraites "injuste et inutile".

"Alors que les Français manifestent massivement leur opposition à cette réforme, la représentation nationale n'a, à aucun moment, pu voter sur ce texte ce qui est, malgré la légalité du processus, une atteinte grave aux principes démocratiques", continuent-ils.

Puis de conclure: "C’est pourquoi nous déposons cette motion de censure, afin que cette réforme inique ne soit pas adoptée".

Des motions débattues lundi

Comme le veut le règlement de l'Assemblée nationale, il faut attendre 48 heures, donc lundi, pour que ces deux motions de censure soient débattues et mises au vote dans l'hémicycle. À l'heure actuelle, leurs chances d'aboutir sont plus qu'incertaines.

Car même la motion de censure transpartisane déposée par le groupe Liot, cosignée par des députés de la Nupes, devra, pour être votée, récolter l'ensemble des suffrages des députés de gauche, du RN, du groupe Liot, mais aussi une majorité de députés LR.

Pour l'instant, seulement une poignée de députés républicains ont confirmé qu'ils s'inscriraient dans une démarche de censure du gouvernement. Le président du parti Éric Ciotti a lui précisé jeudi qu'en réunion de groupe, une majorité de députés avait décidé de ne pas voter de motion.

Article original publié sur BFMTV.com