Attaques du Hamas : en solidarité à Israël, émotion, colère et appels à la paix lors de la marche à Paris

ISRAËL - « J’ai vécu ce weekend comme un moment de sidération. » Lundi 9 octobre, trois jours après les attaques du Hamas sur Israël, des milliers de personnes ont défilé en France, où se trouve la plus grande communauté juive en Europe, en solidarité avec les victimes.

Dans la capitale, en ouverture du cortège qui a rassemblé quelque 16.000 personnes selon la préfecture de police, une banderole affichait « Terrorisme, ici, là-bas, même combat, soutien à Israël ». Plus loin, d’autres brandissaient une pancarte « Solidaires avec Israël contre le terrorisme ».

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, Le HuffPost a suivi la mobilisation dans les rues de Paris, au départ de la place Victor Hugo (16e arrondissement) jusqu’à la place du Trocadéro. À notre micro, des manifestants, dont plusieurs ont des proches en Israël, font part de leurs inquiétudes, de leur colère et de leur exaspération face à un conflit qui dure depuis des décennies.

« Toucher un juif, c’est toucher toute la République »

À Paris, de nombreuses personnalités avaient fait le déplacement : la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, le porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé du Renouveau démocratique Olivier Véran, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini, les présidents des régions Île-de-France Valérie Pécresse, Hauts-de-France Xavier Bertrand, et Rhône-Alpes Auvergne Laurent Wauquiez.

Défilaient également l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy et sa femme Carla Bruni, le président du parti LR Éric Ciotti, le député PS Boris Vallaud, le sénateur Yannick Jadot (écologiste)… Parmi les slogans les plus entendus : « Libérez les otages ! » ou encore « Israël vivra, Israël vaincra ! »

À Marseille, ville qui compte parmi les communautés juive et musulmane les plus importantes de France, près de 500 personnes, plutôt âgées, se sont réunies dans le silence, devant la Préfecture. Aucune banderole ni pancarte mais seulement deux grands drapeaux français et deux grands drapeaux israéliens.

Cinq cents personnes également à Bordeaux, devant la grande synagogue, 250 à Tours devant la stèle Yitzhak Rabin, dans la cour de la mairie, quelques centaines à Lille.

Plus tôt dans la journée, les représentants de la communauté juive avaient été reçus par Gérald Darmanin à Paris. « Toucher un juif, c’est toucher toute la République », a déclaré à l’issue de la rencontre le ministre de l’Intérieur en soulignant la « grande fermeté de l’État », avec « des milliers de policiers, de gendarmes et de militaires » mobilisés pour sécuriser écoles et lieux de culte notamment.

Répercussions en France

Depuis samedi « une vingtaine de faits antisémites ont été recensés » et « dix personnes » interpellées, soit pour « des propos antisémites ou parce qu’elles ont menacé des lieux de cultes ou des personnes qui sortaient de ces lieux de culte », a ajouté le ministre.

Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Yonathan Arfi a de son côté dit son « soulagement de voir que le ministre prend les mesures nécessaires » dans un climat qu’il a qualifié d’« inflammable ». « Nous savons que tous les conflits au Proche Orient finissent par se traduire mécaniquement par une hausse des actes antisémites en France », a-t-il ajouté.

La ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a appelé lundi soir les présidents d’université et directeurs d’établissement d’études supérieures à sanctionner toute « dérive », dans une lettre aux responsables éducatifs.

« Nous avons vu ces dernières heures de la part d’associations, de collectifs, parfois d’acteurs de nos établissements, des actions et des propos d’une particulière indécence », écrit la ministre, qui veut « redire la plus grande fermeté de l’État face à de telles dérives ».

Samedi, le ministre de l’Intérieur avait demandé aux préfets de renforcer la sécurisation des lieux communautaires israélites, avec la présence visible de forces de l’ordre et le renfort de la police municipale et des militaires de l’opération Sentinelle.

La communauté juive de France, la plus importante d’Europe avec environ 500.000 personnes, célèbre plusieurs fêtes depuis le début de la nouvelle année juive qui était mi-septembre.

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