Les attaques du Hamas en Israël créent des remous au sein de la gauche française

À gauche, cette attaque a donné lieu à des réponses différentes, certaines mettant l'accent sur l'horreur des frappes qui touchent l'État hébreux, d'autres assurant qu'une violence existe des deux côtés.

Quelques heures après que des tirs de roquettes du Hamas palestinien ont frappé ce samedi Israël, les réactions politiques se sont multipliées sur les réseaux sociaux. À gauche, cette attaque a donné lieu à des réponses différentes, certaines mettant l'accent sur l'horreur des frappes qui touchent l'État hébreux, d'autres assurant qu'une violence existe des deux côtés. Créant, alors, des dissensions entre les membres des différents partis, et au sein même des partis.

Condamnation "totale" et "sans réserve"

D'un côté, Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, et Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français, ont respectivement fait part de leur condamnation "totale" et "sans réserve" de l'attaque du Hamas sur X (ex-Twitter). "Le terrorisme n'est pas la justice, il discrédite les causes qu'il prétend servir", écrit le premier. "[Ces attaques] sont inacceptables et injustifiables", souligne le second.

Comme eux, Marine Tondelier, la secrétaire nationale d'EELV, pointe du doigt des "horribles attaques terroristes" et reconnaît "le droit indiscutable des Israéliens de vivre en sécurité". Mais elle appelle aussi Israël à ne pas faire preuve d'une "réaction indiscriminée sur les civils de Gaza".

Violence "contre Israël et à Gaza"

De l'autre côté, les réactions sont moins tranchées au sein de La France insoumise. François Ruffin, député LFI de la Somme, fait part, dès le début de son message, posté sur X, d'une "condamnation totale de l'attaque du Hamas". "Les images qui nous parviennent, leur violence, sont insoutenables". Il exprime, cependant, des "grandes craintes" pour les populations civiles palestiniennes et israéliennes, en cas d'une réponse "du gouvernement israélien le plus brutal depuis 30 ans". Alexis Corbière a dit "partag[er]" son texte.

Le groupe parlementaire de La France insoumise, dans un communiqué notamment partagé sur X par Mathilde Panot, sa cheffe de file, ne condamne pas directement ces attaques, mais souligne que l'offensive est menée "dans un contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est". "Nos pensées vont à toutes les victimes. L'escalade actuelle risque d'entraîner un cycle de violences infernales", peut-on encore lire dans le communiqué.

Jean-Luc Mélenchon se positionne sur cette ligne, à savoir condamner "la violence déchaînée contre Israël et à Gaza". "La violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même. Horrifiés, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s'imposer", affirme-t-il encore.

Louis Boyard, député LFI du Val-de-Marne, est beaucoup plus direct dans son message sur X, assurant que depuis trop longtemps la France "ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine". "Trop longtemps que la France renvoie dos à dos la violence de l’état israélien et celle de groupes armés palestiniens", estime-t-il.

"Idiots utiles des terroristes du Hamas"

L'absence de condamnation véritable des violences sur le sol israélien a été critiquée par certains politiques à gauche. "Les juifs sont toujours responsables de ce qui leur arrive. C’est une constante du discours antisémite", a réagi Laurence Rossignol, sénatrice PS, en réponse au message de Louis Boyard.

"Aux idiots utiles des terroristes du Hamas qui les exonèrent en relativisant au nom de l’impasse politique du conflit israélo-palestinien, de la poursuite de la colonisation, de Netanyahou… vous me dégoûtez. Qu’on en trouve à gauche est insupportable", a de son côté affirmé le socialiste Jérôme Guedj sur X.

Ce samedi matin, plusieurs centaines de roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza en direction d'Israël, mettant fin à une trêve globalement respectée depuis la fin d'une guerre de cinq jours en mai. Un bilan provisoire fait état de 70 à 100 morts du côté de l'État hébreu.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Israël/Palestine: le point sur la situation