Attaques du Hamas: des députés macronistes appellent à "un examen très strict" de l'aide versée à la Palestine

S'assurer qu'aucun centime français ne soit versé au Hamas, six jours après les attaques en Israël. Une trentaine de députés macronistes se sont fendus d'un courrier à Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, pour s'assurer que l'aide au développement versée par la France à la Palestine ne soit pas détournée à des fins terroristes.

"Nous estimons indispensable un examen très strict des financements fournis" par l'Hexagone, peut-on lire dans ce courrier révélé par Le Figaro, qu'a pu se procurer BFMTV.com.

"Des garanties" pour s'assurer que ces fonds "bénéficient exclusivement aux populations civiles"

Dans la liste des signataires, on trouve plusieurs poids lourds de la majorité présidentielle, à l'instar de Sylvain Maillard, le président des députés Renaissance, et des proches d'Emmanuel Macron comme ses anciens conseillers David Amiel et Astrid Panosyan-Bouvet.

"Il s'agit de s'assurer que les financements français ont bien bénéficié directement et exclusivement aux besoins des population civiles (...) et non détournés ni utilisés par les organisations terroristes, à commencer par le Hamas", précise encore cette lettre qui demande "des garanties".

Pour l'instant, la France s'est dite défavorable à suspendre son aide au développement à la Palestine qui s'est chiffré à 95 millions d'euros d'aide en 2022. Cette aide est concentrée sur le soutien aux populations palestiniennes, dans les domaines de l’eau, de la santé, de la sécurité alimentaire et de l’éducation, a fait savoir le Quai d'Orsay.

Borne reconnaît "des interrogations sur notre aide humanitaire"

Comprendre: aucun centime n'est versé au Hamas qui dirige la bande de Gaza depuis 2008. Élisabeth Borne a d'ailleurs insisté mardi devant l'Assemblée nationale puis mercredi devant le Sénat: "Pas un euro d'aide française" ne doit "parvenir à une organisation terroriste", a fait savoir la Première ministre devant le Parlement, tout en expliquant "ne pas ignorer les interrogations sur notre aide humanitaire".

"Notre aide est versée à des organismes de l’ONU sur place, qui agissent directement pour l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire, la santé ou l’éducation", a encore précisé la locataire de Matignon.

Pusieurs voix se sont élevées ces derniers jours pour demander la suspension de l'aide au développement de la Palestine, comme Éric Ciotti, le patron des Républicains, qui a présenté une résolution en ce sens.

Le Quai d'Orsay exhorté à "la traçabilité"

Du côté de l'Élysée, on persiste et signe. "Nous devons lutter de manière intraitable contre le terrorisme et le terrorisme du Hamas, mais nous ne devons pas confondre la lutte contre le terrorisme avec le droit humanitaire le plus élémentaire", a avancé Emmanuel Macron mardi depuis Hambourg, en Allemagne.

La France a déjà "mis en place des procédures pour nous assurer que l’aide ne permet pas de financer le Hamas", a encore précise le président.

"Nous souhaitons vous prier de nous informer précisement sur les procédures suivis pour assurer cette traçabilité", demandent encore les députés dans ce courrier à Catherine Colonna.

L'Union européenne a annoncé de son côté suspendre son aide au développement lundi. Tous les programmes en cours avec la Palestine vont également être réévalués. Ils représentent en tout près de 700 millions d'euros.

Article original publié sur BFMTV.com