Enquête de l'Onu sur l'attaque d'un convoi près d'Alep

GENEVE (Reuters) - L'attaque d'un convoi humanitaire le 19 septembre près d'Alep, dans le nord de la Syrie, pourra être portée devant le Conseil de sécurité des Nations unies si ses auteurs sont identifiés, a déclaré vendredi le secrétaire général adjoint de l'Onu, Jan Eliasson. Ce convoi des Nations unies a été pris pour cible quelques heures après l'annonce par l'armée syrienne de la fin d'une trêve négociée dans le cadre d'un accord entre la Russie et les Etats-Unis. Selon Washington, cette attaque est sans doute imputable à deux avions russes qui ont attaqué le convoi, tuant 20 personnes et détruisant un entrepôt et 18 camions. La Russie a démenti toute responsabilité dans cette attaque et a signalé la présence d'un drone américain de type Predator dans la zone. "Nous avons une équipe de trois enquêteurs", a déclaré Jan Eliasson lors d'une conférence de presse à Genève. "Nous savons qu'il s'agit d'une mission difficile parce qu'elle a lieu dans un territoire très difficile d'accès. Nous savons qu'il peut y avoir des manipulations de preuves, que des preuves peuvent disparaître", a-t-il souligné. Une porte-parole de l'Onu, Alessandra Vellucci, a précisé par la suite que l'équipe d'enquêteurs était composée de cinq personnes et qu'ils seraient sur place sous peu. L'Onu espère qu'ils pourront recueillir des éléments solides sur ce qui constitue, a estimé Jan Eliasson, un crime de guerre afin de le porter devant le Conseil de sécurité. "Nous espérons qu'ils réuniront suffisamment d'informations pour qu'un dossier solide soit présenté aussi vite que possible." Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité - Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie - disposent tous d'un droit de veto, leur permettant de bloquer un transfert du dossier devant la Cour pénale internationale. (Stephanie Nebehay, Henri-Pierre André et Nicolas Delame pour le service français, édité par Gilles Trequesser)