Attaque d’un fourgon à Incarville : le point sur des faits d’une « extrême violence »

Une des voitures brûlées après l’attaque au fourgon dans l’Eure a été retrouvée à Gauville-la-Campagne le 14 mai 2024.
ALAIN JOCARD / AFP Une des voitures brûlées après l’attaque au fourgon dans l’Eure a été retrouvée à Gauville-la-Campagne le 14 mai 2024.

FAITS DIVERS - Les détails d’une opération d’une « extrême violence ». La procureure de la République de Paris Laure Beccuau a donné une conférence de presse ce mardi 14 mai au soir, quelques heures après l’attaque du fourgon pénitentiaire à Incarville qui a causé la mort de deux agents et permis l’évasion de Mohamed Amra.

Attaque d’un fourgon à Incarville : qui est Mohamed Amra, le détenu qui s’est échappé

La magistrate a d’abord adressé ses pensées aux familles des victimes. L’une était un capitaine de 52 ans qui travaillait dans l’administration pénitentiaire depuis 1996. Il était pacsé et était père de jumeaux nés en 2003. La seconde était un surveillant brigadier en poste depuis novembre 2009. Il avait 34 ans et attendait un enfant avec sa compagne. Trois agents de 48, 52 et 55 ans sont également blessés, mais la procureure n’a pas souhaité donner plus de détails sur leur état de santé.

« Ces cinq agents constituaient l’escorte du détenu Mohamed Amra », a indiqué Laure Beccuau, ajoutant qu’il « nécessitait, pour tous ses déplacements, une escorte de niveau 3, c’est-à-dire a minima de trois agents ». « La vigilance de l’administration pénitentiaire l’avait conduite à mobiliser ce matin cinq agents, dont un officier d’expérience sur le trajet. Ce niveau de sécurité avait été décidé il y a quelques semaines, et non la veille des faits », a-t-elle précisé, infirmant des informations circulant jusque-là. Ces agents étaient armés et « les premières constatations laissent penser que certains ont dû faire usage de leur arme de service » lors de l’attaque.

Le commando risque la prison à perpétuité

Cette dernière s’est déroulée peu avant 11 heures du matin ce mardi. « Le détenu était à bord d’un fourgon suivi d’un deuxième véhicule de l’administration pénitentiaire. Quelques minutes avant le passage au péage d’Incarville est passé un véhicule de marque Peugeot volé quelques jours auparavant », a détaillé la procureure.

« Ce véhicule s’est stationné sur le bas-côté dans l’attente de l’arrivée du convoi. À 10 h 57 le fourgon a passé la barrière de péage. Aussitôt, un véhicule Peugeot l’a percuté de face pour le stopper », poursuit-elle. « Des hommes munis d’armes longues en sont descendus et ont été rejoints par d’autres hommes armés descendus d’un véhicule Audi qui suivait vraisemblablement un véhicule pénitentiaire. » Deux véhicules ont été retrouvés brûlés, et le commando aurait aussi essayé de mettre le feu « aux véhicules abandonnés à la barrière de péage ».

Une enquête pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée, évasion en bande organisée, acquisition et détention d’armes de guerre, et association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime ou d’un délit a été ouverte. Le commando risque la prison à perpétuité.

« Plusieurs centaines d’effectifs de police et gendarmerie sont mobilisées », a encore déclaré Laure Beccuau. Avant de conclure : « La scène est révélatrice de l’extrême violence dont se sont rendus coupables les criminels recherchés. La détermination des magistrats et d’enquêteurs est et sera à la hauteur de ce déchaînement de violence. »

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