Attaque de Boko Haram dans le sud-est du Niger, 32 soldats tués

ATTAQUE MEURTRIÈRE DE BOKO HARAM DANS LE SUD-EST DU NIGER

NIAMEY (Reuters) - Trente soldats nigériens et deux soldats nigérians ont été tués lors d'une attaque d'envergure menée vendredi soir par les djihadistes de Boko Haram contre un poste militaire de la ville de Bosso, dans le sud-est du Niger, près de la frontière nigériane, a annoncé samedi le ministère nigérien de la Défense. L'assaut djihadiste a également fait 15 blessés - sept dans les rangs de l'armée nigérienne et huit dans les rangs nigérians - ainsi que "plusieurs" morts parmi les islamistes, indique le ministère. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière perpétrée au Niger par cette organisation islamiste depuis avril 2015, lorsqu'une attaque contre l'île de Karamga, sur le lac Tchad, avait fait 74 morts, dont 28 civils. Dans un communiqué, Boko Haram a affirmé avoir tué 35 soldats et en avoir blessé près du double, et dit avoir saisi "une importante quantité d'armes et de munitions" lors de cette attaque, indique SITE, organisme basé aux Etats-Unis qui surveille les sites internet djihadistes. La localité de Bosso a été reprise samedi matin par l'armée nigérienne et la situation est désormais "sous contrôle", a indiqué le ministère nigérien de la Défense. "Vendredi (...), des centaines d'assaillants se sont attaqués au poste de reconnaissance de l'armée de Bosso", précise le ministère dans un communiqué. SITUATION ÉVOQUÉE AU SOMMET DE LA CÉDÉAO "La contre-attaque menée tôt ce matin a permis de reprendre toutes les positions dans la ville de Bosso. La situation est sous contrôle. Le calme est revenu dans cette localité. Un ratissage est en cours dans le secteur avec la mobilisation de tous les moyens terrestres et aériens." Bosso fait partie de la région de Diffa, qui abrite de nombreux réfugiés ou déplacés fuyant la violence de Boko Haram et a été visée à de nombreuses reprises par des attaques imputées au groupe islamiste. Six personnes ont ainsi été tuées le mois dernier dans le village de Yebi, à quatre km de Bosso. Samedi, 200 personnes sont descendues dans les rues de la capitale nigérienne, Niamey, pour manifester leur soutien à la population de Diffa et pour réclamer un audit des dépenses militaires, en dénonçant "l'absence de résultats" des opérations menées par l'armée. La situation dans la région a été l'un des thèmes à l'ordre du jour du sommet de la Cédéao (Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest) qui s'est tenu samedi à Dakar. "La menace terroriste reste une source de préoccupation pour notre sous-région", a dit le président en exercice de la Cédéao, le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall. "Nous devons y faire face en associant tous nos moyens dans une perspective globale à long terme", a-t-il ajouté. Boko Haram, qui a lancé une insurrection dans le nord-est du Nigeria en 2009, a prêté allégeance l'an dernier à l'organisation djihadiste Etat islamique. Les violences commises par le groupe extrémiste nigérian ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. (Boureima Balima, Marine Pennetier; Jean-Stéphane Brosse et Eric Faye pour le service français)