Attaque de Boko Haram contre la ville du Nigeria bombardée mardi
RANN, Nigeria (Reuters) - Une quinzaine de combattants de Boko Haram ont attaqué jeudi soir la ville de Rann au Nigeria, là même où deux jours plus tôt, un raid de l'armée de l'air nigériane a accidentellement tué des dizaines de personnes dans un camp de déplacés, a-t-on appris auprès de responsables locaux et militaires. Les djihadistes sont arrivés à la nuit tombée à bord de deux jeeps et ont affronté l'armée pendant une demi-heure, a déclaré le lieutenant-colonel Igwe Omoke, commandant du 3e bataillon basé à Rann, à Reuters lors d'une visite organisée par l'armée dans cette ville du nord-est du pays. "Nous avons vu soudain des habitants courir vers le QG du bataillon et nous avons rapidement mobilisé nos troupes", a dit l'officier. Les assaillants venaient du Cameroun voisin, à moins d'une dizaine de kilomètres, selon les militaires. Le raid de mardi a tué plus de 200 personnes, a déclaré un responsable local, plus encore que les 170 morts évoqués vendredi par Médecins sans frontières (MSF). "Les gens ont trop souffert. Nous avons enterré plus de 200 personnes", a dit Babagana Malarima, chef du gouvernement local à Rann. "L'armée doit indemniser notre peuple." D'autres habitants parlent d'un décompte d'environ 180 morts, peut-être moins. L'armée a refusé de donner un bilan. (Ola Lanre; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)