Attaque à Paris: pourquoi le parquet antiterroriste s'est saisi

Le Premier ministre Jean Castex (C), entouré du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la maire de Paris Anne Hidalgo, sur les lieux de l'attaque près des ex-locaux de Charlie Hebdo le 25 septembre 2020 à Paris - Alain JOCARD © 2019 AFP
Le Premier ministre Jean Castex (C), entouré du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la maire de Paris Anne Hidalgo, sur les lieux de l'attaque près des ex-locaux de Charlie Hebdo le 25 septembre 2020 à Paris - Alain JOCARD © 2019 AFP

Comme un air de déjà vu qui rappelle des heures douloureuses de 2015. La rue Nicolas Appert dans le XIe arrondissement de Paris a été une nouvelle fois le théâtre d'une violente attaque faisant deux blessés ce vendredi. Le parquet national antiterroriste s'est rapidement saisi de l'enquête, confiée à la direction générale de la sécurité intérieure et à la police judiciaire de Paris. Une saisine justifiée par trois éléments.

· Les coïncidences avec les attaques de 2015

L'une des motivations repose sur les étranges coïncidences avec l'attaque de la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Les deux victimes ont été blessées alors qu'elle fumait une cigarette devant le numéro 6 de la rue Nicolas Appert. C'est dans cet immeuble que les frères Kouachi avaient pénétré en premier cherchant les locaux de Charlie Hebdo. Ils avaient menacé les salariés qui s'y trouvaient avant de trouver le siège de la rédaction.

C'est également au niveau du numéro 6 que se trouve la fresque en hommage aux onze victimes qui ont perdu la vie lors de l'attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo.

Enfin autre élément troublant: l'heure de l'attaque. L'attentat dans les locaux du journal, le 7 janvier 2015, avait eu lieu à 11h33. Ce vendredi, les deux salariés de la société de production Premières Lignes, visés au hasard selon le procureur du parquet antiterroriste, ont été attaqués aux alentours de 11h34.

· L'intention de tuer

Le procureur du parquet national antiterroriste, Jean-François Ricard, a mis en avant la "matérialisation" de cette attaque qui avait pour but "d'intenter à la vie" des personnes attaquées.

Les deux salariés de la société de production Premières Lignes, qui vient de produire un documentaire sur les soldats qui se battent contre Daesh, fumaient une cigarette devant l'immeuble lorsqu'ils ont été visés par l'auteur de l'agression muni d'une feuille de boucher.

Ils ont été blessés mais leur état de santé ne suscite plus d'inquiétude.

· La temporalité

Cette attaque a eu lieu au 18e jour du procès des attentats de janvier 2015 qui se déroule au tribunal de Paris depuis le début du mois de septembre. Ces derniers temps, la menace s'est renforcée autour du journal satirique. Récemment, Al-Qaïda a proféré de nouvelles menaces à l'encontre de la rédaction de Charlie Hebdo, ce qui a amené les autorités à renforcer la sécurité autour des journalistes. Ces derniers sont depuis 2015 escortés par des officiers de sécurité.

En raison de ces menaces, la DRH de Charlie Hebdo a dû être exfiltrée de son domicile le 14 septembre dernier.

Article original publié sur BFMTV.com