Attaque à Paris : qui est Armand Rajabpour-Miyandoab, l’homme interpellé qui a revendiqué l’acte ?

PARIS - Fiché S, déjà connu des services de police, atteint de troubles psychiatriques… Le profil de l’auteur de l’attaque au couteau qui a fait un mort et deux blessés samedi 2 décembre à Paris, au niveau de la station de métro Bir Hakeim (XVe arrondissement), se précise au fil des heures.

À Paris, une attaque au couteau et au marteau fait un mort et deux blessés, l’assaillant interpellé

Le HuffPost fait le point sur ce que l’on sait d’Armand Rajabpour-Miyandoab, interpellé peu après les faits.

• Qui est Armand Rajabpour-Miyandoab ?

L’auteur de l’attaque est un Français, né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine, département à l’ouest de Paris) en 1997, selon une source policière à l’AFP. Ses parents sont de nationalité iranienne, indique une source sécuritaire. Jusqu’à son passage à l’acte, qui a causé la mort d’un touriste allemand, il vivait chez ses parents dans l’Essonne. D’après Le Parisien, il est titulaire d’un bac scientifique et était, en 2016, étudiant en biologie.

Au moment des faits samedi, peu après 21 heures, il aurait crié « Allah Akbar » à plusieurs reprises, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Armand Rajabpour-Miyandoab avait une « activité numérique importante », selon une source sécuritaire interrogée par l’AFP. Très peu de temps avant son attaque, de façon « quasi concomitante », une vidéo de revendication de son acte a été postée sur les réseaux sociaux.

L’assaillant y évoque notamment « l’actualité, le gouvernement ou le meurtre de musulmans innocents », ajoute la même source. « Il a déclaré aux policiers qu’il ne supportait plus que des musulmans meurent tant en Afghanistan qu’en Palestine », a également expliqué Gérald Darmanin lors d’un point presse.

Trois « membres de (son) entourage » sont actuellement en garde à vue, a indiqué ce dimanche le parquet national antiterroriste (Pnat), qui a été saisi de l’affaire.

• Connu des services de police et de justice

Le jeune homme, fiché S, était « connu des services de renseignement et de justice », selon les mots de Gérald Darmanin. Il aurait envisagé il y a quelques années de rejoindre le groupe État islamique en zone syro-irakienne, précise Le Parisien. Ses parents, qui ont fui le régime iranien, ne sont pas musulmans. En 2015, il se serait converti à l’islam au contact de Maximilien Thibaut, un homme radicalisé qui serait devenu le cuisinier de Daech. Celui-ci est présumé mort.

Armand Rajabpour-Miyandoab a déjà essayé de passer à l’acte. Il avait été interpellé par le renseignement intérieur (DGSI) en 2016 pour un projet d’attaque à La Défense, un quartier d’affaires à l’ouest de Paris. Lors de son arrestation, poursuit le Parisien, de nombreuses vidéos de l’EI auraient été retrouvées dans son ordinateur.

Il avait été condamné pour association de malfaiteurs terroriste à cinq ans de prison et en était sorti en 2020 après quatre ans de détention, a précisé une source sécuritaire à l’AFP. Il avait été placé sous contrôle judiciaire et sous Micas, un dispositif administratif assorti de mesures comparables à celles d’un contrôle judiciaire, et visant à prévenir des actes de terrorisme.

Toujours selon Le Parisien, Armand Rajabpour-Miyandoab aurait été placé brièvement en garde à vue en octobre 2020 car il aurait été en contact avec l’assassin de Samuel Paty seulement deux semaines avant l’attaque terroriste. Il avait été mis hors de cause.

• Troubles psychiatriques

Connu pour troubles psychiatriques et islamisme radical, il avait suivi un traitement médical psychiatrique tout au long de sa détention et après sa sortie. « Les premiers mois étaient encourageants », il semblait s’être « détaché de la religion » après sa remise en liberté, selon une source sécuritaire.

Mais cet homme à la personnalité « très influençable », « très instable », suscitait à nouveau des inquiétudes depuis le printemps-été 2022, selon cette source.

Après son interpellation, il a déclaré aux policiers « qu’il en voulait à ce qu’il se passait à Gaza, que la France serait complice de ce que faisait Israël. Il aurait dit qu’il en avait marre de voir des musulmans mourir, tant en Afghanistan qu’en Palestine », a précisé le ministre de l’Intérieur. « L’actualité récente pourrait l’avoir fait décompenser », juge la source sécuritaire.

Les enquêteurs vont aussi se pencher sur son suivi médical. « Est-ce qu’il était suivi médicalement comme il aurait dû l’être et comme il l’a été un temps ? C’est un sujet qui se posera », dans l’enquête, selon la source sécuritaire.

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