Assurance Chômage : Liot veut faire capoter cette réforme chère à Attal et Macron, voici comment

Avec cette loi, les trublions de Liot espèrent faire capoter une réforme emblématique de la Macronie (photo de Gabriel Attal prise en mai 2024)
LUDOVIC MARIN / AFP Avec cette loi, les trublions de Liot espèrent faire capoter une réforme emblématique de la Macronie (photo de Gabriel Attal prise en mai 2024)

POLITIQUE - Les trubLiot. On les avait quittés il y a un an quand ils ferraillaient contre la réforme des retraites. Revoici les députés du groupe Liot (liberté, indépendant, outre-mer et territoire) pour un nouveau tour de piste face au gouvernement.

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Cette fois-ci, les élus emmenés par Bertrand Plancher visent une réforme qui n’a pas encore vu le jour : celle de l’assurance chômage. Alors que Gabriel Attal a déjà annoncé son intention de durcir, à nouveau, les règles qui concernent les demandeurs d’emploi, le groupe des députés indépendants dépose un texte pour empêcher cet énième tour de vis.

« Nous, on dit stop. On ne veut pas qu’on touche à l’assurance chômage. Ce que l’on veut c’est protéger le principe d’indemnisation actuel et soutenir l’emploi chez les séniors », a ainsi expliqué la députée de l’Ariège Martine Froger au micro de LCP ce mardi 21 mai, après avoir reçu le soutien de toutes les centrales syndicales au Palais Bourbon.

Dans le détail, les députés Liot proposent tout d’abord de revenir sur le principe de contracyclicité mis en place sous l’impulsion du camp présidentiel dans sa réforme « plein-emploi » en décembre 2022. En clair, selon ce principe, quand la conjoncture de l’emploi est bonne, la durée d’accès à l’assurance chômage est réduite. À l’inverse, les règles sont assouplies quand l’activité se dégrade.

Lio(t) : fallait pas commencer

Une logique que le gouvernement semble lui-même remettre en cause puisque le nombre de demandeurs d’emploi tend à réaugmenter. Ce qui n’empêche pas Gabriel Attal de prévoir un nouveau tour de vis pour le 1er juillet prochain.

D’autre part le groupe Liot veut casser le cadre qui contraint les discussions entre les partenaires sociaux. Pour résumer, syndicats et patronat sont chargés de définir ensemble les règles de l’assurance chômage en suivant une sorte de lettre de mission imposée par le gouvernement depuis 2018. S’ils ne parviennent pas à se mettre d’accord, l’exécutif reprend la main et peut agir par décret. Ce qu’il s’apprête à faire.

Or, le « document de cadrage », est trop strict, jugent les députés Liot, en ce qu’il impose des objectifs précis de réforme et une contrainte financière. Les députés indépendants souhaitent donc le remplacer par un « document d’orientation, moins contraignant. » Enfin, à ces deux dispositions s’ajoute une autre qui reviendrait à réécrire un article dans le Code du travail et sanctuariser, ainsi, la durée d’indemnisation des personnes sans emploi.

En somme, ce texte, bien que technique, a tout pour donner des sueurs froides au gouvernement. Les députés Liot ont déjà prévu de le mettre en première position de leur niche, ce moment réservé où les groupes d’oppositions peuvent imposer l’ordre du jour à l’Assemblée. Il doit donc être examiné en commission le 6 juin, puis dans l’hémicycle le 13. Avec quelles conséquences ?

Souvenez-vous, c’est déjà ce petit groupe d’une vingtaine d’élus qui avait enquiquiné le gouvernement jusqu’au bout sur la réforme des retraites. Ils étaient à deux doigts (9 voix) de renverser Élisabeth Borne, puis de détricoter le texte gouvernemental en profitant de leur niche à l’Assemblée. Rébeliot, saison 2.

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