Assurance chômage : Gabriel Attal a déjà une préférence pour la réforme mais laisse les options ouvertes
La réforme de l’assurance chômage semble se préciser à Matignon. Gabriel Attal a visiblement dans son viseur les conditions d’accès aux allocations.
Une parmi d’autres, mais qui a quand même sa préférence. Le Premier ministre Gabriel Attal était sur BFMTV ce jeudi 18 avril dans la soirée, pour assurer le service après-vente de ses annonces sur les mineurs. Mais pas que. Outre préciser sa pensée sur le collège de 8h à 18h, le chef du gouvernement a également été interrogé sur sa réforme à venir de l’assurance chômage.
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L’occasion de rappeler qu’il a dans sa manche trois leviers possibles : la durée d’indemnisation, le niveau d’indemnisation, mais aussi les conditions d’affiliation pour toucher le chômage. Petite surprise ce jeudi soir, Gabriel Attal a expliqué en plateau que c’est bien cette dernière option qui avait sa préférence.
« Il y a un système qui s’est organisé pour des multiplications de petits contrats, des contrats courts, entre lesquels on bénéficie du chômage. “Je travaille quelques mois, je touche le chômage quelques mois, je retravaille quelques mois, je touche le chômage” C’est plutôt ça sur quoi je veux travailler, donc ça oriente plutôt sur les conditions d’affiliation », a-t-il déclaré.
Travailler plus longtemps pour toucher le chômage
En sous texte, cela impliquerait donc des conditions plus difficiles pour avoir accès à l’allocation de retour à l’emploi (ARE). Actuellement, pour en bénéficier, il faut avoir travaillé au moins 130 jours ou 910 heures, soit environ 6 mois, pas nécessairement en continu, sur les 24 derniers mois. Cette règle est portée à 6 mois sur les 36 derniers mois pour les plus de 53 ans, afin de tenir compte des difficultés des seniors sur le retour à l’emploi.
Ce n’est pas le régime le mieux-disant en Europe, la France se situant par exemple derrière l’Italie, les Pays-Bas, le Luxembourg, et la Suède, ainsi que le montre ce graphique de l’Unédic, ci-dessous.
Sur le plateau de TF1 en mars dernier, en évoquant sa réforme de l’assurance chômage, Gabriel Attal avait avancé deux pistes pour toucher aux conditions d’affiliation : « Aujourd’hui, c’est 6 mois sur les deux dernières années. Là aussi, on peut imaginer soit de dire qu’il faut travailler davantage sur les 24 derniers mois. Ou alors dire que les 6 mois s’apprécient sur une durée moins longue, qui n’est plus 24 mois mais par exemple 18 mois ».
D’autres pistes toujours sur la table
Le Premier ministre n’a pas évoqué pour le moment les autres petites lignes qui conditionnent l’accès à l’ARE comme le calcul des jours travaillés, ou un durcissement des contrôles. Sur BFMTV, il a néanmoins rappelé que les deux autres pistes de réforme, que sont la durée de versement des allocations et le montant de l’allocation, restent sur la table des négociations.
Outre les partenaires sociaux, le locataire de Matignon devra peut-être ferrailler avec Bercy. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire plaidait fin mars pour une réforme qui toucherait, elle, à la durée d’indemnisation et faire plus rapidement des économies. Depuis la réforme de 2023 elle est passée de 24 à 18 mois.
Gabriel Attal a, dans tous les cas, mandaté Christine Vautrin, ministre de la Santé et du Travail, d’organiser une concertation, dans les prochaines semaines, avec les partenaires sociaux pour avancer sur la réforme. Pas de quoi rassurer ces derniers. Invitée de franceinfo ce vendredi matin, la secrétaire générale de la CFDT Marilyse Leon a accusé le gouvernement de vouloir « faire les poches des chômeurs » pour combler le déficit.
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