Une association dénonce le gazage cruel des pigeons dans plusieurs villes de France

Une association dénonce le gazage des pigeons dans certaines villes françaises - Getty Images

Dans une étude menée auprès de 141 villes françaises, l’association de défense des animaux Paris Animaux Zoophilis (PAZ) révèle les méthodes de gestion de pigeons dans le pays. Celles de plusieurs dizaines d’entre elles seraient "cruelles".

Ce sont des chiffres chocs que révèle l’association de protection animale PAZ dans une étude qu’elle vient de publier sur son site internet. Menée auprès de 141 communes, celle-ci démontre que 40 d’entre elles "ont recours uniquement à des méthodes non létales (ou n’ont recours à aucune action particulière)", que "43 capturent puis gazent les pigeons et/ou ont recours à des campagnes de tirs", que "6 ont recours à la stérilisation chirurgicale" et que "5 pratiquent l’effarouchement". À noter que certaines villes peuvent utiliser plusieurs pratiques à la fois. Par ailleurs, 52 mairies contactées ont refusé de transmettre les documents administratifs relatifs à la gestion des pigeons alors qu’elles en ont l’obligation légale, selon l’association.

Si PAZ met ces chiffres en lumière, c’est parce que l’association considère que la méthode du gazage est cruelle et qu’elle ne prend pas en compte la souffrance des pigeons. "Selon notre expérience, c’est la méthode du gazage qui est la plus banale : on place les pigeons dans un caisson à CO2. Selon le dosage, c’est plus ou moins long. C’est une méthode cruelle, similaire à de la noyade, et qui peut provoquer une mort lente et douloureuse", explique Amandine Senvisens, cofondatrice de l’association. En effet, toujours selon PAZ, même lorsque les pigeons sont anesthésiés avant d’être gazés, cela n’est pas toujours fait correctement, ce qui engendre de la souffrance pour ces animaux sensibles.

Une pratique peut en cacher une autre

De plus, l’association explique clairement que ce n’est pas parce qu’une ville utilise une méthode non-létale, comme des graines ou des pigeonniers contraceptifs, qu’elle n’en utilise pas une plus problématique. À Marseille, par exemple, où la ville "gaze et stérilise les pigeons, et a installé des pigeonniers contraceptifs sur son territoire." PAZ note également que si certaines communes ne se livrent pas à de telles pratiques, il arrive que des bailleurs sociaux et privés ainsi que des gares SNCF le fassent sur leur territoire. Elle soupçonne que cela se produise notamment à Paris, Lyon et Nice.

À l’inverse, certaines villes, comme Tourcoing, sont considérées par l’association comme ayant recours à des méthodes visant à éviter la souffrance des pigeons. Comme le raconte La Voix du Nord, la ville des Hauts-de-France a signé une convention avec la Société Protectrice des Animaux (SPA) qui s’est engagée à ramasser les œufs se trouvant dans les deux pigeonniers de la ville. De plus, elle assume les frais vétérinaires des animaux malades ou blessés. À l’étranger, ce sont Barcelone et Bruxelles qui sont citées en exemple. En plus d’avoir interdit le gazage, celles-ci ont fait le choix des méthodes contraceptives, plus en adéquation avec la limitation et la souffrance animale.

VIDÉO - Prolifération des pigeons en Île-de-France : différentes méthodes de régulation