Assimi Goïta, le nouveau maître de Bamako

Ce jeune colonel a réussi un coup d'état sans effusion de sang. Et garde ses distances avec la France.

Les voitures s’écartent pour laisser passer le convoi qui détale toutes sirènes hurlantes dans un nuage de poussière. Les vendeuses de maïs agitent leurs bouts de carton au-dessus des braises mais ne lèvent plus les yeux. Depuis le 18 août, sur la RN1, qui relie Bamako à la ville-garnison de Kati, le ballet est quotidien. Chacun des cinq membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) se déplace avec ses pick-up et ses voitures blindées. Le président Assimi Goïta est cependant reconnaissable à son Hummer jaune. C’est la seule fantaisie qu’on lui connaisse. Le chef des forces spéciales maliennes est un officier discret qui ne prétend pas être un homme de dialogue.

Malick Diaw (de dos), vice-président de la junte, lors de l'entretien du 31 août avec les représentants politiques au ministère de la Défense.
Malick Diaw (de dos), vice-président de la junte, lors de l'entretien du 31 août avec les représentants politiques au ministère de la Défense.

Malick Diaw (de dos), vice-président de la junte, lors de l'entretien du 31 août avec les représentants politiques au ministère de la Défense. © Véronique de Viguerie

Il a laissé ce rôle à son premier adjoint, Malick Diaw, 42 ans. C’est lui qui a sonné la charge le 18 août en tirant un coup de feu en l’air. Après avoir fait sauter les verrous de l’armurerie, Diaw a ainsi embarqué les mutins que son chef de garnison avait réunis. Puis il a mené les négociations avec la Cedeao, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, qui a imposé aux putschistes son habituelle batterie de sanctions. La semaine suivante, il a réuni(...)


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