Ary Abittan, accusé de viol, bénéficie d’un non-lieu annonce le parquet, la plaignante fait appel

Ary Abittan, ici en septembre 2021 au festival du film américain de Deauville, est accusé de viol par une jeune femme avec qui il entretient une relation.
Sylvain Lefevre via Getty Images Ary Abittan, ici en septembre 2021 au festival du film américain de Deauville, est accusé de viol par une jeune femme avec qui il entretient une relation.

JUSTICE - Ary Abittan, qui avait été mis en examen en novembre 2021 à Paris pour viol sur une femme de 23 ans, a finalement bénéficié d’un non-lieu a annoncé le parquet de Paris ce mercredi 3 avril. L’avocate de la plaignante, Me Charlotte Plantin, a annoncé mercredi faire appel du non-lieu.

Cette décision était attendue car l’acteur et humoriste de 50 ans avait obtenu en juillet 2023 l’abandon de sa mise en examen prononcée en novembre 2021.

Au cours de la procédure, « il y a eu de nombreuses auditions, des expertises, des confrontations. Rien n’a été laissé de côté », a réagi auprès de l’AFP Me Caroline Toby, avocate de l’acteur qui a notamment joué dans « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? ». « Je suis ravie pour Ary Abittan, et j’espère qu’il pourra enfin se consacrer à sa carrière, et que le cinéma lui tendra la main à nouveau », a-t-elle ajouté.

« Plus assez d’éléments à charge »

La jeune femme, qui fréquentait le comédien depuis deux mois au moment des faits reprochés, l’accuse de lui avoir imposé une sodomie alors qu’ils passaient la soirée chez lui, le 30 octobre 2021. Elle avait porté plainte la nuit même.

À l’issue de sa garde à vue, Ary Abittan avait été mis en examen pour viol et placé sous contrôle judiciaire en novembre 2021. Au cours de la procédure, la jeune femme avait décrit l’acteur comme « obsédé » par la pratique de la sodomie mais précisé qu’il avait, jusqu’alors, toujours accepté son refus. Cette nuit-là, elle assure avoir d’abord dit « non pas ce soir », puis « hurlé de douleur » pendant l’acte.

Mais « en juillet 2023, le juge d’instruction avait placé Ary Abittan sous statut de témoin assisté, estimant qu’il n’y avait plus assez d’éléments à charge concordants pour justifier un statut de mis en examen », a précisé le parquet.

Un stress post-traumatique « indiscutable »

Cette plainte « précise et circonstanciée » déposée « dans les heures qui ont suivi », a contribué à rendre « vraisemblable » qu’Ary Abittan ait pu « commettre les faits de viol », observaient les juges en juillet 2023. Des lésions vaginales et anales médicalement constatées, des messages adressés par la plaignante à ses amies, du sang sur la serviette de bain saisie au domicile d’Ary Abittan avaient aussi pesé dans la décision de le mettre en examen.

Mais ensuite, d’autres éléments ont été « de nature à affaiblir la valeur probatoire des indices initialement retenus », estiment les juges. Outre les témoignages d’anciennes petites amies d’Ary Abittan, qui ont décrit « un partenaire respectueux », les magistrates citaient des expertises psychiatriques et psychologiques qui n’ont pas « relevé d’éléments de personnalité en faveur d’une sexualité déviante ou de pulsions sexuelles agressives ».

De plus, elles n’estimaient « pas possible de conclure que les lésions traumatiques et saignements » de la plaignante « résultent d’un acte de pénétration sexuelle non consenti », car les deux ont raconté avoir eu un premier rapport sexuel consenti, et que les saignements « préexistaient, au moins pour partie, au second rapport litigieux ».

Les deux juges avaient néanmoins reconnu le stress post-traumatique « indiscutable » de la plaignante.

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