Arthur Chevallier – Face à Erdogan, la leçon de Mazarin, Louis XIV et Napoléon

Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan en octobre 2018.
Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan en octobre 2018.

Les nations sont amnésiques. Elles ignorent l'histoire aussi vite qu'elles la font. Ainsi du président turc, qui insulte, depuis une semaine, le président Macron en lui reprochant de maltraiter des Français de confession musulmane. Oubliant que ces derniers ne sont pas déterminés par leur religion, mais par leur passeport. Que, en conséquence, la loi à laquelle ils obéissent, parce qu'ils y consentent, est la loi française. De quoi le chef de l'État est-il coupable ? D'avoir consacré la supériorité de la liberté d'expression sur un culte. Cette menace, qu'Erdogan croit courageuse, sonne comme une pantalonnade de la part d'un homme dont le pouvoir ne tient plus qu'à des provocations et à un État policier.

Des pays du Proche Orient, d'Afrique du Nord, y compris des alliés comme le Maroc, auxquels le président de la République ne s'était d'ailleurs pas adressé, ont annoncé le boycott de produits français. Et si Emmanuel Macron en profitait pour inscrire ses pas dans ceux d'illustres princes ? Qui rappelèrent, parfois en dépit de pronostics défavorables, qu'on ne prend pas impunément la France pour l'idiote du village international ?

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Déjà, au début des années 1580, les meneurs de la Ligue catholique firent alliance avec Philippe II d'Espagne, un Habsbourg, pour déstabiliser la dynastie des Valois. Ils allèrent jusqu'à signer un traité avec les Guise, ennemis du roi, pour désigner le cardinal de Bourbo [...] Lire la suite