Arthur Chevallier – La chasse aux riches, démagogie moderne

Les jets privés ont suscité la polémique.  - Credit:DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Les jets privés ont suscité la polémique. - Credit:DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Dans Quatrevingt-treize, Victor Hugo fait dire à Danton : « Il en est du noble comme du prêtre. Quand il est bon, il est excellent. La noblesse est un préjugé ; mais il ne faut pas plus l'avoir dans un sens que dans l'autre, pas plus contre que pour. » Si la noblesse a disparu comme fait politique, elle existe encore comme fait social. De même qu'il y avait les « nobles », il y a aujourd'hui les « riches », cette catégorie indistincte qu'il est facile d'accabler sans distinction ; à défaut de solution pertinente, on trouve des coupables idéales. Si la juste répartition du fardeau est le critère déterminant de l'équité, l'anathème et la colère sont des expédients. La récente polémique relative à l'utilisation des jets privés et des yachts en est un exemple frappant.

La régulation de l'aviation et de la navigation privées est nécessaire dans la mesure où le mal est statistique, c'est-à-dire objectif. Les yachts et les jets privés polluent beaucoup, c'est un fait. De même d'ailleurs que polluent les paquebots de croisière et l'aviation commerciale. Autrement dit : c'est un problème collectif, auquel est liée une responsabilité collective. Si le débat avait été mené avec mesure et proportion, son sujet ne serait pas : « Qui est coupable ? », mais : « Comment réformer les transports à l'aune de la réforme énergétique ? » La curée ne connaît pas ses limites et tient l'excès pour principe.

À qui le tour

Après les riches, il s'agira de s'attaquer aux moins riches, ma [...] Lire la suite