Arrêts maladie : plus de jours de carence ? Ce qu’impliquerait cette mesure si vous tombiez malade
SANTE - Le gouvernement n’a pas fini de chercher des moyens de mettre des sous de côté, alors que le déficit public vient de déraper. Mais en dépit de ce contexte, l’ancien ministre devenu porte-parole de la majorité pour les élections européennes Clément Beaune a exhorté la majorité à ne pas « égrener chaque jour le concours Lépine des mesures d’économies » qui pourraient précariser les plus fragiles. Et ce dimanche 31 mars, il s’est notamment dit défavorable à l’allongement du délai de carence pour les salariés du privé.
« Le jour de carence, c’est un paramètre qui a souvent été allongé ou réduit. Je pense que c’est quelque chose sur lequel il ne faut pas revenir », a prévenu Clément Beaune. « C’est important de le garder tel qu’il est », a-t-il ajouté, en réaction à la publication d’un article de La Tribune dimanche assurant que le gouvernement réfléchissait à actionner ce levier pour faire des économies.
« Le jour de #carence, il faut le garder tel qu’il est » pour @CBeaune, l’ex ministre qui appelle la majorité à éviter le « concours Lépine des mesures d’économies » sur @franceinfo (piste évoquée par #latribunedimanche cc @JeudyBruno) pic.twitter.com/7fiwTEPbbr
— Agathe Lambret (@AgatheLambret) April 1, 2024
Mais quel est ce délai et qu’est-ce que cela changerait concrètement pour ces salariés ? Le HuffPost fait le point.
Jusqu’à six jours de carence
Actuellement, lorsqu’un salarié du privé est en arrêt maladie, il a droit à trois jours de carence. C’est-à-dire qu’il doit attendre le quatrième jour pour commencer à être indemnisé par la sécurité sociale. Ces trois premiers jours sont bien souvent pris en charge par les employeurs, surtout dans les grandes entreprises.
Mais aujourd’hui, dans sa volonté de réduire les dépenses de la Sécurité sociale, le gouvernement pense à ajouter un, deux, voire trois jours de carence. Ceci en estimant que de toute façon, pour le salarié, cela ne changerait pas grand-chose puisque c’est son entreprise qui indemnise ces fameux jours. Ainsi, selon La Tribune dimanche, cela permettrait au gouvernement de faire un milliard d’euros d’économie par an.
Une alternative 100 % défavorable aux salariés
Selon La Tribune dimanche, qui cite des sources gouvernementales, cette solution aurait « l’avantage de rétablir une forme d’équité avec la fonction publique », puisque les agents de celle-ci n’ont qu’un seul jour de carence, jamais compensé, quand ils sont en arrêt maladie.
Mais concrètement, l’idée est loin d’emballer les entreprises qui voient d’un très mauvais œil ce possible transfert de charges.
Dans le cas d’un allongement du délai, les patrons ont ainsi proposé une autre solution qui leur est bien plus avantageuse : les « carences d’ordre public ». Ce sont des jours de carence que « personne ne rembourse », explique à franceinfo Eric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) en charge des affaires sociales.
Une solution 100 % défavorable aux salariés, qui ne seraient donc pas indemnisés pendant plusieurs jours, que cela soit par l’Assurance maladie ou l’employeur. Eric Chevée y voit là un moyen de « responsabiliser les acteurs sur le sujet » et de mettre un frein aux « arrêts de travail de confort » dans les entreprises françaises.
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