ARP Silence et avenir

Avec «Zebra», son premier album solo depuis cinq ans, l’Américain Alexis Georgopoulos prolonge une utopie musicale à la fois apaisante, ouverte et profonde.

Quand on a découvert Arp en 2007 avec son premier disque, on pensait tenir l’un des plus brillants faussaires en activité. Depuis son atelier new-yorkais, ce multi-instrumentiste échappé de groupes plus ou moins épatants, plus ou moins dansants (The Alps, Tussle) recréait non seulement des jalons adorés de l’ambient et du rock instrumental européen tels le Zuckerzeit de Cluster, Music for Airports de Brian Eno ou Ralf und Florian de Kraftwerk, mais tirait le décor tout autour du contexte dont ils avaient émergé - en d’autres termes, la campagne bavaroise ou les zones de transit d’Heathrow, on y était. Et puis, parce que la facture (synthétique ou acoustique, toujours vintage) était particulièrement délicate et les mélodies singulièrement inspirées, on l’a écouté, beaucoup écouté, et on a vu la lumière : In Light le bien titré plantait en réalité des lieux jamais visités auparavant, et était capable de bien plus que d’évoquer de beaux souvenirs, nous autoriser à nous en fabriquer des tout nouveaux, tout aussi beaux. Onze ans plus tard, à l’annonce d’un nouvel album après cinq ans de collaborations et de zone qui avaient plus ou moins échappé à notre attention, on a ressorti de l’étagère In Light - ainsi que les deux excellents disques auxquels il a cédé la place, The Soft Wave en 2010 et More en 2013 - et on a reconnu qu’ils faisaient partie des plus exquises annales musicales de la décennie passée et tissaient ensemble une œuvre bien de son temps, quand bien même ce temps a beaucoup été préoccupé par les âges d’or qui l’ont précédé.

Un peu comme Wyatt Gwyon, héros des Reconnaissances de William Gaddis - premier jalon de la littérature postmoderniste américaine paru en 1955 - qui se retrouvait parangon de la création d’après-guerre en forgeant des œuvres inédites des primitifs flamands, Alexis Georgopoulos est (...)

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