Ces armuriers américains qui alimentent les cartels mexicains

Un graphique qui représente deux ronds : le premier, le plus grand, correspond à la totalité des armes à feu entrées au Mexique depuis les États-Unis entre 2018 et 2022, soit 78 000. Le second, plus petit, correspond au nombre d’armes américaines officiellement saisies au Mexique entre 2018 et 2020 – soit 24 221. Parmi ces dernières, l’on retrouve certains modèles très connus, comme le Smith & Wesson 10 ou le Colt 1911.

Ces informations font la une du quotidien américain USA Today en date du 28 mai, qui titre “Armer les cartels” à propos des vendeurs d’armes américains qui alimentent – en partie – la violence des cartels mexicains. De fait, une fuite massive de données du ministère de la Défense mexicain a révélé que des centaines de contrebandiers et de vendeurs américains étaient “liés aux 78 000 armes à feu récupérées au sud de la frontière” dont des milliers ont été retrouvées “sur des scènes de crime mexicaines”.

Ces révélations ne sont qu’une infime part de tout ce que contiennent les “10 millions d’enregistrements piratés” par un collectif anonyme connu sous le nom de “Guacamaya”, elles ont été communiquées à des organes de presse par l’organisation de transparence Distributed Denial of Secrets, rapporte USA Today.

COURRIER INTERNATIONAL
COURRIER INTERNATIONAL

Participation directe ou indirecte

Si ces “courriers classifiés” sont surtout des renseignements bureaucratiques, ils reflètent largement “la violence alimentée par ces armes”, estime le quotidien américain. Ils contiennent notamment des “photos de suspects, des rangées de fusils ou encore des sacs de marijuana”. Ces cartels sévissent dans un pays – le Mexique – où “il est très compliqué de se procurer légalement une arme à feu”, souligne USA Today, qui rappelle qu’il n’existe que “deux magasins qui en vendent” dans tout le pays.

“Cela signifie que la majorité des crimes commis avec des armes le sont avec des armes à feu américaines de contrebande”, fait observer le quotidien américain. Elles sont ainsi acheminées clandestinement vers le sud “dans le cadre du trafic des stupéfiants latino-américains”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :