Comment des banques russes ont blanchi plus de 20 milliards de dollars

Les milliards blanchis provenaient d’une multitude de sources : contrats publics, contrebande de matériel électronique et militaire, détournement de fonds bancaires…

Un consortium international de journalistes a dévoilé une colossale opération de blanchiment. Des banques russes, moldaves et lettones étaient impliquées, ainsi que des sociétés-écrans britanniques. Des dizaines de milliards d'euros sont concernés.

«Le laundraumat mondial» – c’est l’une des plus grandes opérations de blanchiment d’argent de l’histoire récente. Entre 2011 et 2014, plus de 20 milliards de dollars de provenance obscure ont été sortis de Russie (les sommes réelles peuvent même s’élever jusqu’à 80 milliards), à l’aide de schémas frauduleux. Selon des documents analysés par un consortium international de journalistes, le Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), cet argent a atterri dans 732 banques de 96 pays, sur les comptes de 5 140 entreprises, sur tous les continents. Les milliards blanchis provenaient d’une multitude de sources : contrats publics, contrebande de matériel électronique et militaire, détournement de fonds bancaires… Selon l’enquête, 500 personnes ont été impliquées en Russie, dont des oligarques, des banquiers, des agents du FSB… Et d’indispensables hommes de pailles, des retraités et chômeurs russes et moldaves.

Sociétés postiches

Le mécanisme, décrit par le quotidien indépendant russe Novaya Gazeta, était parfaitement huilé : deux entreprises postiches (écrans) étaient créées dans un pays européen, comme la Grande-Bretagne. La première empruntait à la seconde plusieurs centaines de millions de dollars (une transaction fictive, puisqu’il n’y avait aucun transfert de fonds). Enfin, une troisième société était créée en Russie. Sa fonction ? Servir de garantie à la société-écran anglaise qui avait consenti l’emprunt fictif, si d’aventure elle n’était pas remboursée. La société russe était le plus souvent dirigée par un ressortissant de la république de Moldavie. Et bien sûr, jamais l’entreprise ayant contracté ce faux emprunt ne pouvait le rembourser. Ce qui permettait à l’entreprise britannique faussement «créancière», (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Cambodge: prison à vie pour le meurtrier d’un célèbre politologue
Egypte: 10 soldats tués dans l’explosion de bombes dans le Sinaï
Colombie: mères et Farc, sur deux fronts de la guerre à la paix
Londres: quatre morts, dont l'assaillant, dans une attaque sans doute terroriste
La France refuse de rendre les objets royaux du Bénin