Argent, budget… Les élèves de 4e vont être sensibilisés à ces questions grâce au « passeport Educfi »

Le « passeport » Educfi veut sensibiliser les élèves aux questions d’argent.
Kinga Krzeminska / Getty Images Le « passeport » Educfi veut sensibiliser les élèves aux questions d’argent.

ARGENT - Gérer son budget est parfois un exercice difficile. Alors autant l’apprendre aux adolescents avant qu’ils n’entrent dans la vie d’adulte. C’est en tout cas l’idée d’une mini-formation de deux heures qui sera dispensée à partir de ce lundi 18 mars, et pendant toute la semaine, dans les classes de quatrième à travers la France. Les 750 000 élèves concernés obtiendront à son issue leur « passeport Educfi ».

Pour gérer un petit budget, cette experte a 5 conseils

Ce module a été mis en place par l’Éducation nationale et la Banque de France, dans le cadre de la 12e édition de la « Semaine de l’éducation financière ». Son objectif ? « Sensibiliser ces élèves aux enjeux de l’éducation budgétaire et financière » et leur apprendre ainsi à « mieux gérer » leur argent et son épargne, à « maîtriser » un éventuel endettement, à « prévenir les arnaques financières » et à « savoir à qui s’adresser en cas de difficulté figurant parmi les objectifs visés », détaille le site de l’Éducation nationale.

Un module de deux heures

Le module avait été testé en 2020, et avait connu « beaucoup de succès », selon Marguerite Collignan, la directrice de l’éducation financière à la Banque de France, interviewée ce lundi matin par France Inter. « C’est pour ça qu’il se généralise », justifie-t-elle.

Concrètement, ce « passeport » s’articule autour « d’une formation de deux heures suivie d’un test sur le fonctionnement d’un budget, d’un compte courant, les principaux moyens de paiement, l’épargne, le crédit et la prévention des arnaques », détaille l’Éducation nationale. Pour Marguerite Collignan, « on est à peu près sûrs qu’au bout de deux heures, ils (les élèves) vont s’intéresser et être capables de décrypter les premières questions financières qui vont se poser dans leur vie ».

Ce dispositif est basé sur le volontariat des professeurs. Ce sont les enseignants de mathématiques qui l’avaient pris en charge lors de sa première occurrence. Mais tous les profs peuvent s’en occuper. « Ils en discutent généralement avec la direction du collège où ils sont. Il y a une autoformation, on leur fournit tous les supports. Et ils peuvent le faire sans aucune formation économique initiale », précise Marguerite Collignan.

L’éducation financière peut se faire très tôt

Cette formation vient en complément de l’éducation donnée par les parents sur ces questions. Marguerite Collignan explique : « On veut qu’une génération complète soit armée face à toutes les décisions financières qu’ils vont devoir prendre dans leur vie. » Car à ce propos, elle note « de vraies différences de connaissances financières des enfants en fonction de la catégorie socioprofessionnelle d’où ils proviennent ».

Si les élèves de quatrième ont été choisis, c’est qu’ils sont à un âge où « ils vont avoir leur premier argent de poche, leur premier compte en banque, leur première carte de paiement… » C’est aussi un moment où « ils vont beaucoup sur Internet, mais avec un contrôle des parents moindre à partir de cet âge-là, et ils peuvent y être sollicités sur des questions financières et, disons-le, sur des arnaques ».

Mais l’éducation aux questions financières peut commencer encore tôt, avec la petite souris, par exemple. « Parce que dès qu’on a une pièce de monnaie, on peut commencer à gérer son budget. (...) On pense qu’il n’est jamais trop tôt pour parler d’argent », estime Marguerite Collignan. Ce qui permettrait peut-être d’éviter des disputes entre amis sur ces questions.

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