Ardennes : trois victimes de cambriolage condamnées pour avoir enlevé et frappé leurs voleurs présumés

L'affaire a été jugée ce lundi 30 janvier par le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières (Photo : THOMAS COEX/AFP via Getty Images)

Les trois hommes ont été condamnés en justice ce lundi 30 janvier pour "enlèvement, séquestration et extorsion avec violences".

Estimant que la police ne prenait pas leur cas au sérieux, ils ont voulu se faire justice eux-mêmes. Trois habitants de Charleville-Mézières (Ardennes), dont les âges n'ont pas été précisés, ont été condamnés ce lundi 30 janvier à des amendes allant de 400 à 600 euros pour avoir agressé et séquestré deux hommes parce qu'ils les soupçonnaient d'être les auteurs d'une série de cambriolages.

D'après les informations de France Bleu, les faits se sont produits en octobre 2017. Alors qu'il venait d'être cambriolé, l'un des trois prévenus se serait rendu au commissariat, où l'on aurait refusé de prendre sa plainte. Se sentant victime d'une injustice et désireux de retrouver des bijoux qui lui avaient été volés, le père de famille a alors décidé de chercher lui-même les coupables.

Un suspect désigné par la rumeur

Le média local explique que plusieurs cambriolages du même type s'étaient produits dans le même secteur de la ville ardennaise et que de nombreux habitants soupçonnaient "un multirécidiviste du quartier" d'en être l'auteur. Le Carolomacérien qui s'était vu refuser sa plainte s'est donc rendu chez ce suspect désigné pour obtenir des aveux.

Le cambrioleur présumé aurait rapidement reconnu être à l'origine de la série de cambriolages et un "attroupement" se serait ensuite formé devant son domicile. Selon France Bleu, la foule en colère aurait ensuite, sous l'impulsion du père de famille et des autres prévenus, emmené les deux suspects dans un bois "où ils disaient avoir caché les bijoux".

Les casiers judiciaires des condamnés resteront vierges

Les deux malfaiteurs présumés auraient ensuite été frappés, mais aussi "forcés à se déshabiller" et "photographiés". Le média local précise que les photos en question ont ensuite été diffusées "sur les réseaux sociaux". D'après France Bleu, cet épisode houleux, auquel ont participé les trois prévenus, n'aurait toutefois pas mis fin à la série de cambriolages, qui s'est poursuivie dans les semaines suivantes.

Cinq ans plus tard, ces vols n'ont toujours pas été élucidés, mais l'agression commise par les trois victimes de cambriolages a donc été jugée par le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières. Les prévenus ont reconnu une partie des faits et admis qu'ils avaient "dépassé les limites". Ils ont finalement écopé d'amendes allant de 400 à 600 euros et ont obtenu que cette condamnation ne figure pas à leur casier judiciaire, jusqu'ici vierge pour chacun des trois accusés.

VIDÉO - Cambriolage à la massue dans une bijouterie de Manhattan