Archéologie : cette historienne qui fait parler le passé de Rome

Au cœur du quartier de Trastevere, aimé des touristes pour son charme très carte postale, l'imposant bâtiment de la Surintendance spéciale pour les biens archéologiques de Rome, aux allures de caserne militaire, détonne. Couloirs sinueux, lumières blafardes… Rien ne laisse soupçonner qu'on œuvre ici à la conservation et à la valorisation d'un patrimoine exceptionnel, peut-être le plus beau du monde. C'est de ces bureaux sans charme qu'est parti l'ordre de « fouille archéologique préventive » (une opération menée lorsqu'un projet d'aménagement risque de détruire des vestiges archéologiques) qui a abouti à la découverte la plus étourdissante de l'année écoulée, celle du théâtre de Néron. « Un parking devait être construit sous le palais Della Rovere, siège de l'ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, raconte Daniela Porro, la maîtresse des lieux. Et puis on a mis au jour des colonnes d'un marbre extrêmement précieux provenant des quatre coins de l'Empire… Des ornements de stuc doré aussi, qui rappelaient la Domus aurea de Néron [la « Maison dorée », l'immense palais que Néron s'était fait construire à Rome, doit son nom aux feuilles d'or qui en rehaussaient les fresques, NDLR]. » « Ces éléments, ainsi que la structure de l'ensemble, ont amené nos équipes d'archéologues et d'historiens à identifier peu à peu le mythique théâtre de Néron. Toutes les sources, de Pline à Suétone en passant par Tacite, en parlent, mais il n'avait jamais été localisé. Néron [...] Lire la suite