Les Arabes-Américains victimes d’un “tourbillon de haine et de discriminations”

Depuis plusieurs semaines, “les communautés arabes et palestiniennes sont plongées dans un tourbillon de haine, de discrimination et d’incidents racistes qui n’est pas sans rappeler les jours sombres qui ont suivi les attaques terroristes du 11 septembre 2001”, souligne dans une tribune publiée par le Los Angeles Times, Abed Ayoub, le directeur exécutif de l’American-Arab Anti Discrimination Commitee (Comité antidiscrimination américano-arabe).

Pour lui, la haine et les discriminations auxquelles fait face la communauté arabe aux États-Unis sont même “beaucoup plus dangereuses” qu’à l’époque.

Ciblage et harcèlement

Rappelant le meurtre du jeune Américain d’origine palestinienne Wadea Al-Fayoume, le 14 octobre, dans la banlieue de Chicago, l’auteur de la tribune souligne que, contrairement à l’après 11 Septembre, les Arabes-Américains (c’est-à-dire les Américains d’origine arabe) sont aujourd’hui confrontés “à une campagne coordonnée de diffamation, de réduction au silence et d’intimidation qui cible non seulement les voix arabes et palestiniennes [aux États-Unis], mais aussi tous ceux qui soutiennent les Palestiniens, y compris des musulmans américains”.

Dénonçant “des attaques et un harcèlement menés notamment par des extrémistes pro-israéliens”, l’auteur de la tribune s’inquiète de ce climat de haine “pouvant mener à des attaques violentes contre les Arabes-Américains” et n’hésite pas à épingler le locataire de la Maison-Blanche et son soutien affirmé à Israël.

Un message pour Biden

Alors que de récents sondages montrent que la campagne de Joe Biden pour sa réélection peine à convaincre les Américains, le directeur du Comité antidiscrimination américano-arabe envoie même un message direct au président démocrate. “Il est désormais clair qu’aucun des deux partis ne peut représenter notre vaste et diverse communauté. Nous ne pouvons plus nous contenter de donner nos voix en échange de rien”, écrit-il.

Il y a quatre ans, lors de la présidentielle de 2020, Joe Biden bénéficiait du soutien de 59 % des Arabes-Américains, rappelle-t-il. Un récent sondage montre qu’aujourd’hui “le locataire de la Maison-Blanche ne bénéficie plus du soutien que de 17 % des membres de cette communauté”.

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