Après le vol de Singapore Airlines, comment gérer sa peur des turbulences ? Un expert donne ses conseils

Les récits des violentes secousses traversées par le vol Londres-Singapour peuvent être très anxiogènes, surtout pour ceux qui ont déjà peur de l’avion. Un expert en aviation partage ses conseils pour apaiser son stress.

Comment gérer le stress et l’anxiété que les turbulences peuvent provoquer ?

AVIATION - Les images sont partout, les témoignages s’enchaînent. Mardi 21 mai, les passagers d’un vol reliant Londres à Singapour ont vécu l’enfer lorsque de violentes turbulences ont secoué l’appareil en plein air, entraînant la mort d’un homme de 73 ans et faisant plusieurs blessés. Un événement rarissime qui peut renforcer la phobie de l’avion chez certains et créer de nouvelles peurs chez d’autres.

Des turbulences font un mort sur un vol Singapore Airlines : comment ces phénomènes causent de tels accidents

Alors comment faire face aux turbulences quand elles surviennent ? Et, surtout, comment gérer le stress et l’anxiété qu’elles peuvent provoquer ? Afin de répondre à ces questions, Le HuffPost a contacté Xavier Tytelman, cofondateur du Centre de traitement de la peur de l’avion.

Pour cet ancien aviateur militaire, le premier élément à rappeler est que « le risque pour un avion lors des turbulences est inexistant ». « Il n’y a aucun risque pour l’appareil, complète-t-il. Il est trop solide, il ne tombera pas et les pilotes ne vont pas perdre les commandes. Il n’y aura pas de crash », selon lui.

Mais le vol Londres-Singapour l’a montré, des risques existent pour les passagers lors de violentes turbulences. Selon les témoignages, les blessés étaient principalement les personnes debout lors des secousses qui n’avaient pas eu le temps de s’asseoir et d’attacher leur ceinture :

Selon Xavier Tytelman, « à partir du moment où on est attaché, il n’y a pas de risques de blessures. De manière générale quand on est assis, autant garder sa ceinture attachée, il n’y a pas de raison de la défaire. » L’expert tient par ailleurs à relativiser la fréquence de telles secousses : « Il y a cinq vols par an sur trente millions durant lesquels il y a des turbulences aussi fortes. Il ne faut pas axer son comportement sur l’éventualité de subir ça. »

Qu’on ait peur du danger ou non, subir des turbulences lors d’un trajet n’est jamais un moment agréable. Parmi les astuces pour réduire l’inconfort : choisir un siège au niveau des ailes plutôt qu’à l’arrière de l’appareil où les secousses se font légèrement plus sentir et où le bruit des réacteurs est plus élevé et peut contribuer au stress.

Mais l’essentiel pour le cofondateur du Centre de traitement de la peur de l’avion est de « dédramatiser ». Pour ceux qui ont vécu une expérience anxiogène ou ont peur de l’avion en général, il conseille trois approches combinées afin de réduire le stress, voire de mettre fin à sa phobie.

Première étape : rappeler les faits. Les turbulences ne causeront pas un crash, l’avion est assez solide pour les supporter. Il faut ensuite s’assurer que ces réponses rationnelles prennent le dessus sur nos pensées négatives. « C’est notre cerveau des émotions qui n’aime pas l’avion, explique Xavier Tytelman. Notre cerveau rationnel connaît les statistiques, il sait que l’avion est fiable. Donc il faut apaiser le cerveau des émotions et cela passe par exemple par des techniques de respiration. Il faut aussi forcer le cortex à rester fonctionnel avec des techniques cognitives », comme le fait d’écrire dans un carnet avant et pendant le vol.

Troisième étape qui peut compléter ces méthodes : prendre part à un simulateur de vol pour apaiser ses peurs grâce à la visualisation. « De la même manière qu’un film d’horreur peut vous marquer de manière négative, un simulateur de vol peut vous marquer de manière positive », estime l’expert.

Ce dernier nous laisse avec un dernier conseil : ne pas utiliser des techniques d’évitement, comme prétendre lors du vol que vous n’êtes pas dans un avion ou vous imaginer ailleurs pour vous apaiser. « Nier la situation, sur le long terme, cela renforce les phobies », conclut-il.

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