Après la Seine pendant les Jeux Olympiques, Lyon veut autoriser la baignade dans le Rhône

La ville de Lyon va faire plusieurs tests pour autoriser la baignade dans le Rhône, une nouvelle solution pour faire face aux canicules plus intenses du fait du réchauffement climatique.

FRANCE - L’art de faire trempette en ville. Alors que la Seine se prépare à accueillir les Jeux Olympiques et que la ville de Paris répète avec assurance que la baignade y sera possible cet été, une autre grande ville de France se lance dans un pari similaire. À Lyon, des premiers tests de baignade vont avoir lieu dans le Rhône à la fin du mois de juin, a annoncé la ville ce vendredi 24 mai.

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« Nager dans le Rhône : chiche ! », a lancé sur X (ex-Twitter) avec enthousiasme le maire écologiste de la ville Grégory Doucet. « Une première expérimentation de baignade dans notre fleuve est prévue », s’est-il ensuite réjoui d’annoncer. Celle-ci aura lieu le 30 juin prochain, sur les berges de la rive gauche du Rhône, à proximité de sa confluence avec la Saône. Ce test dépendra de « conditions météorologiques et de sécurité bien précises », a précisé la municipalité dans un communiqué.

Contrairement à Paris, cette expérimentation n’a pas vocation à accueillir des athlètes ou le Président de la République. Elle doit surtout permettre de se rafraîchir. En effet, la ville de Lyon a en effet été marquée l’été dernier par plusieurs semaines de canicule, vigilance rouge et orange.

La municipalité a déployé ce vendredi un plan « objectif fraîcheur » conçu pour aider à mieux vivre les fortes chaleurs.« Si les conditions météo et sanitaires sont réunies, ce test (de baignade) ouvrirait de nouvelles perspectives d’adaptation face aux canicules », s’est ainsi réjoui Grégory Doucet, affirmant son objectif de « trouver la fraîcheur partout où elle est ».

Jusqu’à présent, les baignades dans le Rhône et la Saône sont interdites par arrêté préfectoral dans l’agglomération lyonnaise, du fait de la dangerosité du fleuve et de son affluent, en raison des courants et du trafic fluvial.

Au niveau de Lyon, la qualité sanitaire des eaux du Rhône, est « médiocre », selon une étude de la « Zone Atelier Bassin du Rhône » réunissant des établissements de recherche sous la supervision du CNRS. Son cours en France présente une situation « contrastée » tout au long de son cours pour les micropolluants toxiques (métaux type mercure ou zinc…), pesticides et autres micropolluants organiques (PCB)« , selon cette étude publiée à la fin des années 2000.

La baignade n’est pas la seule mesure envisagée par la municipalité pour rafraîchir les Lyonnais. Le plan décline une dizaine de mesures destinées à accompagner le « dérèglement climatique grandissant », comme l’ouverture nocturne des parcs, l’accès gratuit aux musées municipaux climatisés, des billets gratuits de cinéma pour les plus modestes, ou encore une extension des horaires des piscines municipales.

La mairie prévoit aussi, en période de vigilance rouge, une expérience « nuit à la belle étoile » dans l’un de ses parcs publics, avec la mise en place d’une zone délimitée et surveillée ouverte aux sacs du couchage.

Défini par Météo France comme le quatrième été le plus chaud depuis le début du XXe siècle, l’été 2023 a entraîné plus de 5 000 décès entre le 1er juin et le 15 septembre, avec des pics pendant les quatre épisodes de canicule, selon les chiffres officiels publiés en février par l’Agence nationale de Santé publique.

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