Après Sainte-Soline, Macron pose des conditions pour de nouvelles méga-bassines

Emmanuel Macron (ici à La Haye en janvier) pose des conditions pour de nouvelles méga-bassines.
Emmanuel Macron (ici à La Haye en janvier) pose des conditions pour de nouvelles méga-bassines.

POLITIQUE - Avec ou sans retenues ? Emmanuel Macron était très attendu, ce jeudi 30 mars dans les Hautes-Alpes, pour présenter son « plan eau » et sa stratégie pour faire face aux épisodes de sécheresse amenés à se multiplier à l’avenir.

Après un court moment à répondre aux journalistes, sur la crise politique qui secoue le pays puis les violences à Sainte-Soline, le président de la République s’est épanché en longueur sur la question du jour, évoquant, entre autres, de nouvelles « retenues », dont des bassines… mais sous conditions.

Emmanuel Macron a d’abord défendu ce type d’installations dont la logique, décriée par les associations environnementales et la majorité des scientifiques, est de stocker en plein air l’eau puisée dans les nappes superficielles en hiver, lorsque la ressource est plus abondante, pour irriguer en été. « Il faut des nouveaux ouvrages, parfois nécessaire en raison de particularités de territoires », a-t-il notamment lancé, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

« Il ne s’agit pas de privatiser l’eau »

« Le cadre », en revanche, « doit être très clair : il ne s’agit pas de privatiser l’eau ou de permettre à certains de se l’accaparer. La règle c’est bien le partage entre les différents usages, entre les agriculteurs avec parfois d’autres usages, touristiques (...) ou rendre service à la biodiversité », a précisé Emmanuel Macron pour répondre à certaines critiques sur ces méga-bassines.

Le président de la République veut donc que les nouvelles « retenues » soient « inscrites dans des projets de territoires concertés avec les collectivités territoriales et fondées sur des projections scientifiques. » Il souhaite aussi que ces « ouvrages » soient conditionnés à « des changements de pratiques significatifs et individualisés, notamment des économies d’eau, la réduction de pesticides ».

Des « schémas de transition agricole », selon les mots d’Emmanuel Macron, qui sont justement à l’œuvre selon lui à Sainte-Soline : « c’est dans cette logique que les agriculteurs de tout le bassin se sont engagés. »

Pas de quoi convaincre les détracteurs de ces infrastructures. Selon les scientifiques du Giec, par exemple, ces réservoirs « sont coûteux », ont « des effets négatifs sur l’environnement et ne seront pas suffisants en cas de réchauffement plus important dans toutes les régions du monde ». D’autant plus en temps de sécheresse. « L’eau perdue dans les réservoirs artificiels par évaporation peut être conséquente », expliquait au HuffPost Gonéri Le Cozannet, coauteur du Giec sur le chapitre « adaptation », à la veille des annonces du chef de l’État.

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