Après le putsch au Gabon, la France suspend ses activités militaires

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, en a fait l’annonce dans un entretien accordé au « Figaro ».

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu, et Emmanuel Macron, photographiés aux Invalides au mois de juin à Paris (illustration).

DÉFENSE - La carte de la vigilance. Dans un entretien accordé au Figaro ce vendredi 1er septembre, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a annoncé la suspension des activités militaires des quelque 400 soldats français stationnés en permanence au Gabon, en réaction au putsch ayant renversé le président Ali Bongo.

« Ce sont des soldats qui font de la formation et qui ont toujours été aux côtés de l’armée gabonaise. À l’heure actuelle, leurs activités ont été suspendues en attendant que la situation politique se clarifie » , a-t-il commenté.

Ces forces permanentes, dites prépositionnées, participent à la protection des ressortissants français, se tiennent prêtes à venir en renfort d’opérations et coopèrent avec les armées nationales gabonaises et de pays voisins comme le Cameroun pour des exercices ou encore des formations.

Or, ce mercredi 30 août, des militaires putschistes ont annoncé avoir mis « fin au régime en place » au Gabon et avoir placé en résidence surveillée le président au pouvoir depuis 14 ans, juste après l’annonce officielle de sa victoire à la présidentielle organisée le samedi précédent.

« Coups de force »

Le ministre français des Armées a néanmoins tenu à différencier les coups d’État au Gabon et au Niger, où des militaires retiennent prisonnier depuis fin juillet le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, ce que la France conteste.

« La France condamne tous les coups de force (...) Pour autant, nous ne pouvons pas mettre sur le même plan la situation au Niger, où des militaires illégitimes ont destitué un président légitimement élu, et celle du Gabon, où le mobile avancé par les militaires est précisément le non-respect de la loi électorale et de la Constitution. Car de fait, et, je pèse mes mots, il existe des doutes sur la sincérité des élections dans ce pays », souligne Sébastien Lecornu.

Le bras de fer diplomatique entre le régime militaire au pouvoir au Niger et la France s’est poursuivi vendredi, les autorités de Niamey dénonçant « l’ingérence » de Paris qui refuse toujours de reconnaître leur légitimité.

Alors que la junte a demandé jeudi à la police nigérienne d’expulser l’ambassadeur de France, « c’est la responsabilité du Niger que d’assurer la sécurité de l’ambassade de France. C’est le droit international et il doit être respecté. Tout comme il est de la responsabilité de la France d’assurer la sécurité de l’ambassade du Niger à Paris », a martelé le ministre français.

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