Après les propos de Lula sur Gaza, la crise entre le Brésil et Israël s’aggrave

Le président brésilien est « persona non grata » en Israël depuis qu’il a comparé dimanche 18 février la guerre à Gaza à la Shoah.
EVARISTO SA / AFP Le président brésilien est « persona non grata » en Israël depuis qu’il a comparé dimanche 18 février la guerre à Gaza à la Shoah.

INTERNATIONAL - La crise diplomatique entre le Brésil et Israël prend de l’ampleur. Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira, a convoqué ce lundi 19 février l’ambassadeur israélien au Brésil, Daniel Zonshine, après que le président Lula a été déclaré « persona non grata » en Israël pour ses propos comparant la guerre à Gaza à la Shoah. Israël avait convoqué plus tôt l’ambassadeur brésilien pour lui adresser une protestation.

La brouille diplomatique a commencé dimanche, quand Lula a tenu des propos extrêmement virulents sur le conflit en cours entre Israël et le Hamas, qualifiant cette guerre de « génocide ».

Des propos « honteux et graves »

« Ce qui se passe dans la bande de Gaza avec le peuple palestinien ne s’est produit à aucun autre moment de l’histoire. En fait, cela s’est déjà produit : lorsque Hitler a décidé de tuer les juifs », avait-il martelé à la presse depuis Addis Abeba, en Ethiopie, où il assistait à un sommet de l’Union africaine.

Quelques heures après cette déclaration, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait vivement réagi en dénonçant des propos « honteux et graves ». Il avait même été jusqu’à dire que Lula avait « déshonoré la mémoire de 6 millions de juifs tués par les nazis »

Et les tensions ne se sont pas calmées lundi. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré que Lula était désormais « persona non grata » dans l’État hébreu, « jusqu’à ce qu’il s’excuse et retire ses propos ».

« Une attaque antisémite grave »

« Les propos tenus par le président brésilien Lula lorsqu’il a comparé la juste guerre de l’État d’Israël contre le Hamas, qui a assassiné et massacré des Juifs, à Hitler et aux nazis sont une honte et une attaque antisémite grave contre le peuple juif et l’État d’Israël », a déclaré Israël Katz lors d’une visite au mémorial de la Shoah Yad Vashem à Jérusalem, où il avait lui-même convoqué l’ambassadeur brésilien en Israël.

Le porte-parole du gouvernement Eylon Levy a abondé en ce sens lundi, lorsqu’il a dénoncé, lors d’un point de presse, « les auteurs d’un vrai génocide, les escadrons de la mort du Hamas qui ont brûlé vives des familles entières, les ont incinérées et les ont réduites en cendres humaines le 7 octobre ». « Nous ne tolérerons pas que des dirigeants du monde entier tentent de donner au Hamas une couverture politique ou juridique », a-t-il ajouté.

Le Hamas a de son côté salué dans ces propos « une description exacte de ce que (son) peuple subit » à Gaza et révèlent « l’énormité du crime » commis par Israël.

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