Après la nouvelle affaire Didier Raoult, l’IHU de Marseille perquisitionné
JUSTICE - Une perquisition est en cours ce mercredi 31 mai à l’IHU Méditerranée-Infection, fondé par le professeur Didier Raoult, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en 2022 par le parquet de Marseille.
Les gendarmes de l’Oclaesp (l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique) sont intervenus dès 8h pour procéder à une saisie de documents relatifs à des essais cliniques réalisés entre 2021 et 2022.
« Ça se passe très bien », a commenté auprès de l’AFP le secrétaire général de l’IHU, Camille Grosso, précisant que cette perquisition a lieu « dans la continuité des signalements » par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
De « graves manquements »
C’est à la suite de ces signalements de l’ANSM que le parquet de Marseille avait ouvert une information judiciaire le 4 juillet 2022, pour « faux en écriture », « usage de faux en écriture » et « recherche interventionnelle impliquant une personne humaine non justifiée par sa prise en charge habituelle sans obtention de l’avis du comité de protection des personnes et de l’autorisation de l’ANSM ».
L’ANSM avait notamment relevé « de graves manquements à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine » lors d’essais cliniques. À ce stade de l’information judiciaire, il n’y a pas eu de mise en examen, avait précisé le parquet de Marseille à l’AFP fin mai.
Dans un communiqué, le parquet de Marseille précise que l'information judiciaire dans le cadre de laquelle a lieu la perquisition à l'IHU ce mercredi "n’englobe pas les faits relatifs à la prise en charge thérapeutique de la tuberculose et de la Covid". @le_Parisien
1/2 pic.twitter.com/aIvpu3Dr1R— Nicolas Berrod (@nicolasberrod) May 31, 2023
Cette perquisition a lieu trois jours après l’appel de seize sociétés savantes de médecine dans une tribune au Monde à sanctionner l’IHU face au « plus grand essai thérapeutique sauvage » connu. Dans un communiqué le parquet de Marseille précise justement que « l’information judiciaire n’englobe pas » ces faits dénoncés dans une tribune par des sociétés savantes, qui « font l’objet d’une analyse complémentaire en cours (...) au regard notamment de récents développements ».
Appel de médecins à prendre des sanctions contre l’IHU
Ces dernières reprochent à des équipes de l’IHU « la prescription systématique, aux patients atteints de Covid-19 (...) de médicaments aussi variés que l’hydroxychloroquine, le zinc, l’ivermectine ou l’azithromycine (...) sans bases pharmacologiques solides, et en l’absence de toute preuve d’efficacité ».
Plus grave, selon elles, ces prescriptions ont continué « pendant plus d’un an après la démonstration formelle de leur inefficacité ». Ce qui fait dire aux sociétés savantes que les autorités doivent prendre « les mesures adaptées aux fautes commises », au nom de la « sécurité des patients » et de la « crédibilité de la recherche médicale française ».
Didier Raoult a répondu à ces accusations ce mardi, assurant qu’« il n’y a jamais eu d’essai thérapeutique » sur BFMTV. Interrogé sur le fait qu’il ait administré de l’hydroxychloroquine à des patients atteints de Covid pendant plusieurs mois après l’interdiction par le Haut conseil de la Santé publique, il répond : « J’avais parfaitement le droit, moi, mais aussi les autres, de prescrire de l’hydroxychloroquine ».
En avril, l’Agence du médicament (ANSM) avait estimé que l’utilisation de l’hydroxychloroquine « expose les patients à de potentiels effets indésirables qui peuvent être graves ».
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