Après la mort de 7 humanitaires à Gaza, les propos de l’ambassadeur d’Israël en Pologne provoquent un tollé
INTERNATIONAL - Des remarques « scandaleuses ». La frappe qui a tué lundi sept employés de l’ONG World Central Kitchen provoque des remous jusqu’en Pologne, pays d’origine de l’un des humanitaires qui a trouvé la mort dans cette frappe israélienne qualifiée d’« involontaire » par le Premier ministre israélien.
C’est dans un entretien accordé mercredi soir à un média polonais que l’ambassadeur israélien Yacov Livne a provoqué un tollé en s’abstenant de présenter des excuses claires pour la frappe. Et ce malgré une demande répétée du journaliste et des explications fournies plus tôt dans la journée par l’armée israélienne et Benjamin Netanyahu.
« Dans n’importe quel système juridique, nous faisons une distinction entre un crime intentionnel, un crime de guerre ou tout autre crime, et un accident qui peut survenir », a-t-il dit lors de cet entretien avec Kanal Zero.
De quoi provoquer de vives réactions. À commencer par celle d’Andrzej Duda, le président polonais. Ce jeudi 4 avril, il s’est donc permis de réagir après la mort de Damian Sobol, humanitaire polonais âgé de 35 ans, estimant que les remarques de l’ambassadeur de l’État hébreu étaient « peu heureuses, bref, scandaleuses ».
Mais le chef d’État est allé encore plus loin en critiquant vivement la diplomatie israélienne qui, contrairement aux autorités d’Israël, constitue « le plus gros problème de l’Etat d’Israël dans ses relations avec la Pologne ».
Nie mam wątpliwości, że Izrael powinien wypłacić odszkodowanie rodzinie naszego obywatela – Prezydent @AndrzejDuda. pic.twitter.com/tsoqDX3HA0
— Kancelaria Prezydenta (@prezydentpl) April 4, 2024
Même son de cloche pour son Premier ministre Donald Tusk, qui dénonce sans détour le comportement de Yacov Livne, mais va encore plus loin en demandant que le prochain ambassadeur israélien qui fera « des apparitions publiques dans nos médias » se devra de « présenter des excuses simples ».
Polémiques en chaîne
Depuis lundi et le retentissement mondial de cette frappe meurtrière pour l’ONG dont la principale mission consiste à ravitailler la population gazaouie affamée, Yacov Livne n’en est pas à son coup d’essai.
Dès mardi, l’ambassadeur israélien s’était attiré les foudres des autorités polonaises en qualifiant sur X (ex-Twitter) « d’antisémite » le vice-président de la chambre basse du Parlement polonais pour avoir qualifié la frappe israélienne sur le véhicule de l’ONG de « crime de guerre ».
À la suite de cette autre déclaration polémique, il avait été immédiatement convoqué pour des entretiens au ministère polonais des Affaires étrangères. Prévus vendredi, ces entretiens devraient maintenant permettre d’évoquer l’épisode qui a mis en colère le président polonais et son Premier ministre ce jeudi. Les discussions doivent notamment permettre d’échanger sur la « responsabilité » d’Israël dans la mort du travailleur humanitaire.
À ce titre, les autorités polonaises ont également demandé à Tel-Aviv d’indemniser la famille de la victime. « L’État israélien devrait simplement verser une indemnisation au nom de la décence, au nom des principes », a fortement insisté le président Duda.
À voir également sur Le HuffPost :