Après l’expiration de la trêve entre le Hamas et Israël à Gaza, Tsahal reprend les combats

Ce vendredi 1er décembre, une semaine après son entrée en vigueur, la trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas a pris fin. L’armée de l’État hébreu a dans la foulée repris les frappes sur l’enclave palestinienne (photo de la bande de Gaza prise ce 1er décembre depuis le sud d’Israël).
JOHN MACDOUGALL / AFP Ce vendredi 1er décembre, une semaine après son entrée en vigueur, la trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas a pris fin. L’armée de l’État hébreu a dans la foulée repris les frappes sur l’enclave palestinienne (photo de la bande de Gaza prise ce 1er décembre depuis le sud d’Israël).

PROCHE-ORIENT - Reprise des hostilités. Commencée le vendredi 24 novembre et prolongée à plusieurs reprises grâce à la libération quotidienne de dizaines d’otages, femmes et enfants uniquement, de part et d’autre, la trêve décrétée dans le conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza a pris fin ce vendredi 1er décembre à 7 heures locales, 6 heures à Paris. Mais un mince espoir demeure, à en croire les médiateurs égyptiens et qataris.

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Environ 30 minutes après que l’accord organisant la trêve est arrivé à son terme, l’armée israélienne a annoncé avoir repris les combats « contre le groupe terroriste Hamas dans la bande de Gaza ».

Une déclaration qui s’est matérialisée instantanément. Sur place, les journalistes présents ont ainsi témoigné de frappes aériennes et de tirs d’artillerie contre la ville de Gaza, située au nord de l’enclave palestinienne coupée du monde par Israël depuis 2007.

Un reporter de l’Agence France presse a aussi évoqué des drones survolant le sud de la bande de Gaza pendant que le Hamas faisait état de six morts à Rafah, la ville la plus méridionale de l’enclave. Par ailleurs, deux enfants ont été tués dans des raids aériens sur la ville de Gaza, a indiqué à l’AFP un médecin, Fadel Naïm, à l’hôpital Ahli Arab. Le dernier bilan du Hamas fait état d’un total de 32 morts.

Un tir de roquette au petit matin ce vendredi ?

Dans le même temps, du côté israélien, les sirènes d’alerte à la roquette ont retenti dans plusieurs localités. Comme le rapporte l’agence de presse Reuters, l’armée israélienne accuse le Hamas d’avoir provoqué la reprise des hostilités en ouvrant le feu en direction du territoire de l’État hébreu. Elle dit notamment que son système de défense antiaérien a intercepté une roquette environ une heure avant l’expiration de la trêve, ce qui l’a incitée à de nouvelles frappes.

Le Hamas n’a pour l’heure revendiqué aucun tir de roquette, mais assure que l’entière responsabilité de la reprise de la guerre est israélienne. En revanche, le Jihad islamique, organisation alliée du Hamas et qui a également participé aux raids meurtriers du 7 octobre, a expliqué sur Telegram mener des frappes contre des villes israéliennes ce vendredi. Une réponse aux « crimes » perpétrés contre le peuple palestinien. Un peu plus tard, un autre groupe armé, les brigades Al-Qassam, ont elles aussi annoncé avoir lancé de nombreuses roquettes en direction d’Israël, là encore en réponse à la décision de l’État hébreu de frapper des civiles.

Le 24 novembre dernier déjà, quelques minutes après l’entrée en vigueur de la trêve, Israël avait expliqué avoir détruit une roquette tirée contre son territoire. À l’époque, cet épisode n’avait pas fait dérailler l’arrêt des combats. Cette fois-ci, le contexte s’est aussi tendu après l’attaque meurtrière revendiquée par le Hamas à Jérusalem, où deux Palestiniens ont fait quatre morts en ouvrant le feu à un arrêt de bus.

Des efforts de médiation, mais…

Autre point de friction qui a précipité l’embrasement : la question des otages qui demeurent aux mains du Hamas. Selon le Premier ministre d’Israël Benjamin Netanyahou, l’organisation palestinienne aurait refusé de libérer toutes les femmes otages, comme le prévoyait l’accord organisant la trêve. Le Hamas, lui, répond que l’État hébreu a refusé toutes ces propositions concernant de futures libérations.

Comme au cours des derniers jours, le Qatar et l’Égypte œuvraient tôt ce vendredi pour obtenir des belligérants une prolongation de la trêve. Mais si mercredi et jeudi, un accord avait pu être trouvé en dernière minute, la situation s’est embrasée trop rapidement ce vendredi. Un contexte qui n’a pas empêché les médiateurs de faire savoir, près de trois heures après l’expiration de la trêve, que des négociations avaient tout de même lieu dans le but d’obtenir un nouveau retour au calme.

Le Qatar a néanmoins déploré que la reprise des combats et notamment les bombardements en cours « compliquent » les efforts de médiation internationale. Le ministère qatari des Affaires étrangères a ainsi évoqué « de profonds regrets face à la reprise de l’agression israélienne contre la bande de Gaza ». En conséquence, la petite monarchie du Golfe appelle la communauté internationale à agir « rapidement pour mettre fin à la violence », dénonçant l’action d’Israël qui prend « les civils pour cible, la pratique des punitions collectives, et les tentatives de déplacement forcé des citoyens de la bande de Gaza assiégée ».

Autre signe que les négociations seront ardues : la déclaration incendiaire du ministre de la Sécurité nationale d’Israël Itamar Ben-Gvir, qui dans une publication sur X a appelé Tsahal à « retourner à Gaza pour l’écraser de toute sa puissance ».

Au cours des sept jours qu’aura duré la trêve, mettant fin à sept semaines de bombardements menés par Tsahal, 105 otages israéliens capturés pendant l’attaque meurtrière du 7 octobre dernier ont été libérés par le Hamas. En échange, 240 prisonniers palestiniens ont été relâchés. En parallèle, de l’aide humanitaire a pu parvenir à la population civile de la bande de Gaza.

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