Après l’affaire Palmade, Éric Dupond-Moretti veut lister les produits aux « effets dangereux » au volant

Après l’affaire Palmade, Éric Dupond-Moretti veut lister les produits aux « effets dangereux » au volant

Le ministre de la Justice cherche un chemin entre « attentisme » et « réactions trop rapides » après l’accident grave provoqué par l’humoriste.

POLITIQUE - Un fait divers, deux lois ? L’accident grave de Pierre Palmade continue de susciter la réaction du gouvernement. Après Gérald Darmanin, qui a rapidement expliqué vouloir la suppression du permis de conduire pour les conducteurs ayant consommé de la drogue, c’est Éric Dupond-Moretti qui évoque son projet de dresser la liste des produits pouvant avoir des effets néfastes au volant.

« J’envisage un travail sur un certain nombre de produits que l’on peut ingérer et qui ne tombent pas sous le coup d’une infraction pénale, mais qui peuvent avoir des effets délétères », a ainsi expliqué le garde des sceaux ce mardi 28 février sur BFMTV, comme vous pouvez le voir ci-dessous, en évoquant notamment le protoxyde d’azote – aussi appelé gaz hilarant.

Pour Éric Dupond-Moretti, « il est temps que l’on fasse la liste des produits qui peuvent avoir des effets dangereux, délétères, notamment lorsque l’on conduit ». Ce travail, l’ancien avocat veut le conduire « sur le long terme », au nom de la « nuance » et contre « l’attentisme » ou « les réactions trop rapides. »

EDM et le « voyeurisme » sur l’affaire Palmade

Une pique à l’égard de son collègue de la Place Beauvau ? Gérald Darmanin n’avait pas attendu plus d’une semaine après l’accident de Pierre Palmade pour proposer, dans Le JDD, « le retrait des douze points du permis de conduire pour toute personne qui conduit » alors qu’elle a consommé de l’alcool ou de la drogue.

« C’est vrai que la question se pose », a reconnu le garde des Sceaux ce mardi, soit dix jours plus tard, tout en soulignant que le juge a déjà « la possibilité d’annuler le permis de conduire », et que cette proposition relève du ministère de l’Intérieur.

Également interrogé sur les décisions de justice, parfois jugée sévères, à l’encontre de l’humoriste – visé par trois enquêtes pour homicide involontaire, infraction à la législation sur les stupéfiants et détention d’images pédopornographique – Éric Dupond-Moretti a tenté de botter en touche, expliquant qu’il « ne peut pas commenter d’affaire en cours. »

Le garde des Sceaux ne s’est en revanche pas privé de critiquer le traitement médiatique de l’affaire, entre « voyeurisme » et « curiosité. » « Plus on parle de cette affaire et moins les conditions de sérénité sont requises (...). Rendre la justice, c’est difficile, les solutions clefs en main qui nous sont parfois vendues ne sont pas les bonnes solutions », a-t-il ainsi soufflé, en critiquant, « circonspect », les commentateurs qui s’épanchent sans connaître le dossier précis.

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