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Israël pourrait entrer à Gaza après l'échec de la trêve

Tank israélien près de la frontière avec la bande de Gaza, mardi. Israël a appelé mercredi à l'évacuation de plusieurs secteurs de la bande de Gaza, menaçant l'enclave palestinienne d'opérations terrestres après avoir brièvement cessé ses frappes la veille dans le cadre de la trêve égyptienne. /Photo prise le 15 juillet 2014/REUTERS/Nir Elias

par Nidal al-Mughrabi et Dan Williams GAZA/JERUSALEM (Reuters) - Israël a appelé mercredi à l'évacuation de plusieurs secteurs de la bande de Gaza, menaçant l'enclave palestinienne d'opérations terrestres après avoir brièvement cessé ses frappes la veille dans le cadre de la trêve égyptienne. Après avoir reçu le feu vert du cabinet de sécurité israélien pour accentuer son offensive, entrée dans son neuvième jour, l'armée israélienne a dit avoir adressé des avertissements aux habitants du nord-est de la bande de Gaza pour leur demander d'évacuer leurs logements. "Le non respect de ces ordres mettra en danger vos vies et celles de vos familles", a-t-on entendu sur des messages enregistrés à destination des habitants des zones de Shejaia et de Zeitoun, proches de la frontière avec Israël. Quelque 100.000 personnes sont concernées. Selon les experts israéliens, le but des incursions terrestres est de détruire les bunkers et tunnels qui ont permis aux Palestiniens pourtant peu armés de résister au pilonnage naval et aérien des forces israéliennes tout en continuant à tirer leurs salves de roquettes. Les bombardements israéliens ont tué au moins sept Palestiniens aux premières heures de la journée, a-t-on appris auprès des services de santé du territoire, qui chiffrent désormais le nombre de morts à 202 côté palestinien. La plupart des morts sont des civils. Selon un décompte fourni par Israël, 26 roquettes palestiniennes ont atterri sur son territoire à partir de Gaza. Certaines ont touché Tel Aviv. Certaines ont été interceptées par le système antimissile Dôme de fer. D'autres ont touché le sol sans faire de victimes, selon les services d'urgence. Les grandes puissances appellent au calme. Elles craignent une envolée du nombre de victimes si Israël décide d'envoyer en territoire gazaoui les dizaines de milliers de soldats qu'elle a mobilisés. La bande de Gaza est une des zones les plus densément peuplées au monde. "DE FAÇON TACTIQUE ET MESURÉE" Mardi, le gouvernement israélien a suspendu pendant six heures les opérations militaires après avoir accepté la trêve proposée par l'Egypte, mais celle-ci n'a pas mis fin aux tirs de roquettes du Hamas. L'un de ces tirs a coûté la vie à un civil israélien mardi, une première depuis le début des affrontements. "Il aurait été préférable de résoudre cela par la voie diplomatique et c'est ce que nous avons cherché à faire en acceptant la proposition égyptienne de cessez-le-feu, mais le Hamas ne nous laisse pas d'autre choix que d'élargir et d'intensifier les opérations que nous menons contre lui", a déclaré Benjamin Netanyahu dans une allocution télévisée. "L'idée, maintenant, est de continuer les frappes aériennes et si nécessaire, d'entrer avec les forces terrestres de façon tactique et mesurée", a déclaré un responsable israélien après une réunion du cabinet de sécurité dans la nuit de mardi à mercredi. La semaine dernière, Israël a fait sauter un tunnel qui passait sous la frontière et estime que les islamistes du Hamas qui dirigent la bande de Gaza en ont creusé de nombreux autres pour des opérations d'infiltration vers les villes du Sud israélien. Le Hamas ne fait pas mystère de son "opération tunnels" contre l'ennemi israélien. Une vidéo montre des combattants palestiniens transportant des roquettes à travers un passage étroit pour les charger sur un lanceur semblant être enterré dans un verger. Les projectiles sont ensuite lancés à distance. Selon des informations de presse, l'armée israélienne ne disposerait que d'une seule unité consacrée à la traque des tunnels, appelée les "Furets". Elle regrouperait quelque dizaines de commandos équipés d'appareils respiratoires, de chiens d'attaques et de robots éclaireurs. Israël semble avoir beaucoup de mal à détecter le réseau souterrain des combattants palestiniens au vu des tirs de roquettes en provenance de Gaza, qui se poursuivent en continu malgré ses frappes aériennes sur les sites suspects, pourtant intensives et élaborées à partir des données fournies par les services de renseignement. (Avec Maayan Lubell et Allyn Fisher-Ilan à Jérusalem, Noah Browning à Gaza, Michael Georgy et Yasmine Saleh au Caire; Jean-Philippe Lefief, Marc Angrand et Danielle Rouquié pour le service français)