Après Kakhovka, “l’Ukraine a gagné le droit de frapper en territoire russe”

“L’heure a sonné : l’Occident doit donner à Zelensky ce dont il a besoin”, lançait The Sunday Times deux jours avant l’effondrement du barrage de Nova Kakhovka, dans le sud de l’Ukraine. Des chars, des avions : “si l’on considère que la Russie constitue une menace pour la sécurité européenne”, la contre-offensive ukrainienne balbutiante dans l’est et le sud du pays “doit réussir”.

La destruction mardi 6 juin de l’infrastructure hydroélectrique, parmi les plus importantes du monde, est venue renforcer le ton belliciste de la presse conservatrice britannique. “L’Ukraine a gagné le droit de frapper le territoire russe”, renchérit The Daily Telegraph. Pour Con Coughlin, chef du service Défense, nul besoin d’attendre les résultats d’une enquête sur les causes de la catastrophe : l’armée du Kremlin fait preuve d’un mépris flagrant pour les vies civiles depuis le début de l’invasion, “de ses attaques répétées contre le réseau électrique aux bombardements sur les quartiers résidentiels.”

En aval du barrage hydroélectrique de Nova Kakhovka, sur le Dniepr, plusieurs localités sont menacées par les risques d’inondation.. Courrier Inrernational
En aval du barrage hydroélectrique de Nova Kakhovka, sur le Dniepr, plusieurs localités sont menacées par les risques d’inondation.. Courrier Inrernational

En creux, les deux publications londoniennes décèlent en ce mois de juin un moment charnière pour Kiev : la quête d’une victoire “complète” se joue maintenant. “Le Royaume-Uni se doit d’endosser un rôle de premier plan pour convaincre ses alliés occidentaux qu’un succès militaire est possible et pour que l’Ukraine ne soit pas obligé de céder des vastes parties de son territoire”, insiste The Sunday Times.

Les alliés du président Volodymyr Zelensky se montrent, certes, réticents à l’idée de voir l’armée ukrainienne attaquer directement la Russie. “En témoigne la limite que pose Washington sur le type d’armes livrées, par crainte d’une escalade.” Mais les tirs récents sur des installations pétrolières russes et les incursions transfrontalières de milices anti-Kremlin “soutenues par l’Ukraine” semblent “démontrer que Kiev a décidé d’attaquer quoi qu’il arrive”, insiste The Daily Telegraph. Cibler les bases militaires ou les entrepôts de munitions russes serait, d’après Con Coughlin, parfaitement légitime. “Il y va de l’affaiblissement de la capacité de Moscou à poursuivre cette guerre.”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :