Après Judith Godrèche, Benoît Jacquot accusé de violences sexuelles par d’autres actrices

Isild Le Besco fait partie des comédiennes à avoir pris la parole contre Benoit Jacquot suite à la plainte déposée par Judith Godrèche.
FILIPPO MONTEFORTE / AFP Isild Le Besco fait partie des comédiennes à avoir pris la parole contre Benoit Jacquot suite à la plainte déposée par Judith Godrèche.

CINÉMA - En prenant la parole, elle a ouvert la voie. Judith Godrèche raconte dans la série Icon of French Cinema sa relation d’emprise avec Benoît Jacquot, alors qu’elle était mineure. Depuis la sortie de la série et ses prises de paroles sur les plateaux télé, elle a déposé plainte pour viol sur mineur contre le réalisateur ainsi que contre le réalisateur Jacques Doillon. De quoi inciter d’autres femmes à prendre la parole à leur tour. Sollicitées par Le Monde, les actrices Vahina Giocante, Isild Le Besco ou encore Julia Roy décrivent des relations avec Benoît Jacquot marquées par de la violence et du harcèlement.

Judith Godrèche raconte son « choc » en voyant le docu sur Benoît Jacquot

Vahina Giocante raconte ainsi que Benoît Jacquot lui a clairement dit « Si tu es gentille avec moi, tu feras le prochain (film) ». Conseil qu’elle a écarté, mais qui ait écho à un schéma du réalisateur comme en ont témoigné d’autres femmes auprès du Monde.

Julia Roy a vécu six années, de ses 23 à ses 26 ans aux côtés du réalisateur et raconte qu’il contrôlait ses repas, ses tenues et son apparence.

Isild Le Besco avait 16 ans lorsqu’elle a été choisie par Benoît Jacquot pour le film Sade. « J’ai mis du temps à comprendre où mes limites avaient été franchies, comment, par qui » écrit la réalisatrice dans un texte intégré à l’enquête du Monde. Elle dit ne pas souhaiter s’exprimer dans la presse, réservant ses déclarations à la fois « au tribunal » et à la publication d’un long récit personnel.

Le portrait d’un pervers narcissique violent

Au-delà d’une forme d’emprise psychologique, Julia Roy dénonce aussi des violences : des insultes, des menaces permanentes, mais aussi des violences physiques. Le réalisateur l’aurait ainsi violemment giflée, aurait jeté des chaises, l’aurait fait tomber, et lui aurait lancé des verres d’eau au visage. « Il avait des crises de rage fréquentes, au cours desquelles il jetait des chaises, des assiettes et des verres, et donnait des coups de pied, qui me laissaient stupéfaite », raconte-t-elle.

La comédienne Laurence Cordier a, en 2009, repoussé les avances insistantes de Benoît Jacquot au restaurant, qui ira jusqu’à glisser de force dans la poche de son manteau la clef de son appartement. Pour s’entendre dire par ce dernier quelques jours plus tard qu’elle « se sabotait ». Comprenez, que son refus de le rejoindre chez lui, mettait sérieusement en péril la suite de sa carrière.

Benoît Jacquot, entre obsession et faux arguments

Au fil des années et des interviews, souvent interrogé sur son apparente fixation sur les figures adolescentes, la notion d’emprise et sa relation avec ses actrices le réalisateur a toujours répondu la même chose. En 2006 dans un entretien avec Les Inrocks, il avait expliqué : « Je lui donne le film. Avec tout de même un pacte à la clé : si je lui donne le film, elle, en retour, se donne complètement. Ce qui est à entendre dans tous les sens qu’on voudra. »

Répondant à chacune des accusations qui lui sont portées, Benoît Jacquot confirme à nos confrères du Monde, un « coup de pied dans le cul » à Julia Roy, des insultes, et des « engueulades vigoureuses ». Il nie en revanche toute forme de violence avec Isild Le Besco et avance qu’elle lui en voudrait de son refus d’avoir un enfant avec lui.

Pour tous ses comportements violents, assimilables à du harcèlement, Benoît Jacquot avance ce qu’il estime être un sacro-saint argument : « C’est l’histoire de l’art et du cinéma. Je ne suis pas le seul. » Il se fait même passer à son tour pour la victime d’un « néopuritanisme assez effrayant ».

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