Après la Une du JDD sur Enzo, sa famille veut porter plainte contre le journal suite au harcèlement en ligne

Pour son premier numéro sous la direction de Geoffroy Lejeune, le JDD s’est trompé en illustrant sa Une avec le mauvais faits divers.
Pour son premier numéro sous la direction de Geoffroy Lejeune, le JDD s’est trompé en illustrant sa Une avec le mauvais faits divers.

MÉDIAS - La couverture du JDD fait encore parler d’elle. Après la confusion autour de l’illustration de la Une du premier numéro du Journal du Dimanche version Geoffroy Lejeune, la mère du jeune Enzo annonce vouloir porter plainte contre le journal.

Auprès de Libération, la mère de cet adolescent décédé dans un accident mortel dans les Landes au début de l’année justifie ce lundi 7 août sa volonté d’aller en justice par le harcèlement qu’elle et sa famille subissent sur les réseaux sociaux depuis la publication du dernier numéro du JDD.

Elle répète aussi n’avoir jamais donné son accord pour cette Une. « Je n’ai jamais été contactée par le JDD, que ce soit à propos de la photo ou même de la tribune. La seule autorisation que j’ai donnée, c’est au journal Sud-Ouest, pour qu’ils prennent une photo de la marche organisée en l’honneur d’Enzo », a-t-elle expliqué.

La photo en question barrée du titre « Nous ne sommes pas des faits divers » montre plusieurs proches de l’adolescent, habillés de vêtements blancs et présentant des cadres avec des photos de lui après qu’il a été tué en janvier lors d’un accident de la route.

Comment Lagardère et Lejeune justifient la photo

Dans cette première édition depuis l’arrivée de Geoffroy Lejeune à la direction du JDD, deux faits divers impliquant un jeune homme prénommé Enzo ont été confondus ou tout du moins mêlés. Celui du fils de Lydia Dumonteil tué dans un accident de la route et celui d’Enzo, un adolescent de 15 ans poignardé en Normandie le 22 juillet dernier. C’est sur ce dernier fait divers que capitalisait le journal pour son retour dans les kiosques.

Si la direction du JDD n’a pas réagi à la décision de porter plainte, Geoffroy Lejeune et le groupe Lagardère tentent, depuis dimanche, de justifier l’illustration. Auprès de l’AFP, le groupe Lagardère évoque une décision éditoriale avec « le choix d’une photo de Une symbolique pour illustrer la détresse des familles face à l’atrocité. L’insécurité routière en fait partie et représente tous les autres combats ».

« Aucune erreur d’illustration, juste l’image de ces innombrables familles endeuillées dont nous parlons dans le dossier… Le fait que vous tentiez de polémiquer à ce sujet est l’illustration parfaite : au lieu de relayer leur cri de détresse, vous dénigrez le journal qui en parle », s’était aussi défendu l’ancien directeur du magazine d’extrême droite Valeurs actuelles.

Il répondait alors à un tweet de Vincent Flibustier (connu pour le site parodique Nordpresse), parmi les premiers à épingler le JDD pour son erreur sur les réseaux sociaux. Mais ces justifications avaient d’autant moins convaincu que l’insécurité routière n’était abordée qu’à la marge dans le dossier illustré par les photos incriminées.

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