Après douze ans au pouvoir, les conservateurs britanniques à bout de nerfs

Liz Truss et Kwasi Kwarteng voulaient tout changer. Radicalement. Réduire la taxation des riches, annuler les augmentations d’impôts décidées par Boris Johnson, relancer la croissance. Renverser la table, en somme. “Accrochez-vous !” prévenait The Spectator le 10 septembre, quelques jours après la prise de fonction de la nouvelle chef du gouvernement et de son ministre des Finances.

Mais un mois plus tard, leur ambition révolutionnaire s’est écrasée sur la dure “loi de la politique”. Et des marchés financiers, affolés par la présentation, le 23 septembre, d’un mini-budget débordant de baisses d’impôts non financées, compensées par l’endettement. Dans leur course effrénée vers la dérégulation de l’économie et la réduction du poids de l’État britannique, les deux acolytes, amis de longue date, ont fini “dans le décor”, titre l’hebdomadaire conservateur, en réponse à sa précédente une. La livre a chuté, les taux d’emprunt ont augmenté. Le gouvernement a renoncé à moins taxer les hauts revenus. Les marchés se sont calmés.

Bataille pour l’âme du parti

Mais le mal est fait : le pays s’enfonce dans la crise. En coulisse, et même devant les caméras, le Parti conservateur se déchire. “Plusieurs écoles de pensée s’affrontent chez les torys”, assure The Spectator.

“De nombreux anciens ministres voient Truss comme une intruse venue des milieux libertariens et non une vraie figure conservatrice ; autrement dit, une fanatique du libéralisme plutôt qu’une tory. L’équipe de Truss, de son côté, fait valoir que le problème vient du Parti conservateur, qui compte moult petites natures ‘sociales-démocrates’ qui craignent un vrai conservatisme.”

Le congrès annuel du parti, organisé du 2 au 5 octobre à Birmingham, n’a rien arrangé. “Il était frappant d’observer les commentaires au vitriol qu’ont échangés les factions au sujet de leurs projets respectifs, constate le magazine proche des torys. Au bout de douze ans au pouvoir, l’unité au sein du Parti conservateur se fissure complètement, et tout le monde impute à son voisin la responsabilité des échecs.”

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