Après la dissolution de l’Assemblée, François Ruffin souhaite un « Front populaire », Olivier Faure adhère à l’idée et LFI propose une réunion
POLITIQUE - Banco. Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a appelé, ce lundi 10 juin, à « la constitution d’un front populaire contre l’extrême droite » aux législatives anticipées du 30 juin prochain, après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par le président au soir des élections européennes. Il valide ainsi la proposition lancée la veille par le député insoumis François Ruffin.
« Depuis hier, on n’a plus un RN qui est aux portes du pouvoir mais qui a mis un pied dans la porte », a estimé Olivier Faure ce matin sur France Inter, après la large victoire du parti à la flamme (31,3 %) aux européennes. Avec moins de 15 % des suffrages, il juge aussi que « la Macronie est en dehors de toute capacité à faire barrage » et que, par conséquent, « il ne reste que la gauche » pour endiguer l’extrême droite.
Nous partageons la même vision avec @Francois_Ruffin : il faut un rassemblement large à gauche, il faut que tous les gens qui partagent notre vision du monde se joignent à nous. Réunie, la gauche est la seule à pouvoir l’emporter le 30 juin et le 7 juillet. pic.twitter.com/PHvENmOwVh
— Olivier Faure (@faureolivier) June 10, 2024
« Ce front populaire est pour moi la formule qui permet de faire face au risque de l’extrême droite », a dit le représentant du PS (13,8 %) face au député de la Somme François Ruffin, invité au même moment sur l’antenne du service public. Celui-ci en est persuadé, « cette urgence » peut être une « chance ».
LFI propose une réunion cet « après-midi »
Mais alors qu’en est-il des autres partis de gauche ? Le communiste Fabien Roussel a répondu positivement à l’appel dès hier soir, tout comme Marine Tondelier pour les Verts et Génération.s, fondé par Benoît Hamon.
Quant aux insoumis (9,9 %), sans qui toute coalition serait compromise, l’union de la gauche aux législatives est « possible », mais à certaines conditions a expliqué ce lundi matin Manuel Bompard, le coordinateur de LFI, sur franceinfo. C’est oui s’il « y a une clarté dans les déclarations des uns et des autres », précise-t-il.
Peu après, LFI a proposé une « rencontre pour cet après-midi aux formations politiques de la NUPES ». Le leader des insoumis, Jean-Luc Mélenchon a aussi écrit sur X (ex-Twitter) : « Maintenant l’Union. Urgente, forte, claire. »
Aujourd’hui, la situation exige de travailler à l’unité et à la clarté pour battre le Rassemblement National et gouverner le pays.
Avec @MathildePanot, au nom de la @FranceInsoumise, nous venons d’adresser une proposition de rencontre pour cet après-midi aux formations…— Manuel Bompard (@mbompard) June 10, 2024
À gauche, les tractations risquent d’être ardues après des mois de polémiques et de coups de boutoirs entre socialistes et insoumis. En 2022 pourtant, PS, LFI, PCF et Écologistes avaient réussi un tour de force en faisant entrer 151 députés grâce à l’alliance de la Nupes qui a implosé à l’automne dernier.
Les syndicats ont, eux, exprimé leur inquiétude face à la percée de l’extrême droite, « une très mauvaise nouvelle pour les travailleuses et les travailleurs » a estimé la CFDT. La CGT adhère au « Front populaire » de Ruffin. Elle indique dans un communiqué qu’un « échange » est prévu « ce soir avec les autres organisations syndicales » et « appelle d’ores et déjà le monde du travail à s’organiser et participer à toutes les initiatives de mobilisation contre le poison de l’extrême droite et contre la politique d’Emmanuel Macron ».
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